AD PLUMA – DIOCESE DE GOMA https://diocesedegoma.org SITE WEB DU DIOCESE DE GOMA Fri, 14 Nov 2025 12:13:42 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://diocesedegoma.org/wp-content/uploads/2024/09/cropped-LOGO-DIOCESE-DE-GOMA-03-32x32.jpg AD PLUMA – DIOCESE DE GOMA https://diocesedegoma.org 32 32 HOMÉLIE DU XXXIIIè DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE/C https://diocesedegoma.org/2025/11/14/homelie-du-xxxiiie-dimanche-du-temps-ordinaire-c/ https://diocesedegoma.org/2025/11/14/homelie-du-xxxiiie-dimanche-du-temps-ordinaire-c/#respond Fri, 14 Nov 2025 12:00:31 +0000 https://diocesedegoma.org/?p=1404 En célébrant aujourd’hui le 33e dimanche du Temps Ordinaire ; nous tendons vers la fin de l’année liturgique. Le Dimanche prochain nous célèbrerons la Fête du CHRIST-ROI DE L’UNIVERS. Avec la fin de cette année liturgique, l’Église nous tourne vers la fin du monde et ravive notre attente de l’avènement du Christ.

Le discours eschatologique de Jésus dans l’Évangile de ce jour semble créer des peurs, des paniques, des désespoirs…Les disciples de Jésus, comme tout le monde, sont émerveillés en voyant la beauté du Temple construit en marbres, en or, ses teintures

Et Jésus dit : « Tout sera détruit » : il s’agit d’une parole prophétique qui déclare que, par le rejet du Christ, l’alliance est rompue et le temps du jugement est venu.

Jésus annonce la fragilité et la caducité des plus belles et grandes œuvres humaines : maisons, richesses, pouvoirs, savoirs, etc. Tout sera détruit.

A la question de savoir à quelle date. Il nous faut vivre, jour après jour, sans savoir l’heure. L’essentiel pour Jésus est que ses disciples soient en dehors de la fièvre apocalyptique et des terreurs qu’occupent constamment l’imagination des hommes et les font se jeter dans les bras des faux-messies, des faux-prophètes qui surgissent partout dans la société. C’est pourquoi Jésus Christ nous engage aujourd’hui et maintenant à lui faire confiance. A nous de persévérer dans la fidélité à l’Évangile.

Bien-aimés de Dieu, jusqu’aujourd’hui, l’Église est persécutée à cause de rendre son témoignage de Foi. Mais la persécution, l’épreuve de la Foi, loin d’être une chose redoutable, pour Jésus, est une sorte de chance : une occasion de « rendre témoignage » devant les persécuteurs. A l’exemple des Apôtres qui ont professé leur foi : « Il n’y a sous le ciel aucun autre nom offert aux hommes qui soit nécessaire à notre Salut » (Ac 4, 12). Le Christ soutient ses fidèles. Ainsi Il assurera lui-même notre défense.

Ne doutons pas de l’avenir meilleur  comme le faisaient les Hébreux au retour de l’Exil (Première lecture). Entendons le cri de l’espérance du Prophète annonçant « le jour de Dieu » : Toute histoire a un sens. Comme tout enfantement, le monde nouveau naît toujours dans la douleur pour laisser place à la joie.

Et le Psaume de ce jour nous le rassure : Acclamons le Seigneur, car il vient et sa venue est sûre comme l’aurore.

Que le Seigneur nous donne la grâce de la Fidélité, de l’Espérance, de la Patience et de la Joie malgré tout. Soyons ses témoins, par notre persévérance, nous obtiendrons la vie éternelle.

ORAISON : Accorde-nous, Seigneur, de trouver notre joie dans notre fidélité : car c’est un bonheur durable et profond de servir constamment le Créateur de tout bien. Par Jésus Christ…Amen.

  Abbé Gédéon BAHATI

  Diocèse de Goma

 

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32ème Dimanche – Temps Ordinaire – Année C / Dédicace de la Basilique du Latran https://diocesedegoma.org/2025/11/12/32eme-dimanche-temps-ordinaire-annee-c-dedicace-de-la-basilique-du-latran/ https://diocesedegoma.org/2025/11/12/32eme-dimanche-temps-ordinaire-annee-c-dedicace-de-la-basilique-du-latran/#respond Wed, 12 Nov 2025 14:10:08 +0000 https://diocesedegoma.org/?p=1393 Dimanche 09 Novembre 2025

32ème Dimanche – Temps Ordinaire – Année C / Dédicace de la Basilique du Latran

Première lecture : 2 Mac 7,1-2.9-14 / Ps 16 / Deuxième lecture : 2 Th 2,16 – 3,5  / Évangile : Lc 20,27-38

En ce dimanche nous fêtons la dédicace de la basilique du Latran érigée vers 320 à Rome. Elle est la cathédrale du pape ; elle rappelle que le ministère du pape est d’être le signe visible de l’unité du peuple de Dieu.

Après avoir célébré la solennité de tous les saints et commémoré tous les fidèles défunts, la liturgie de la parole de ce dimanche nous rappelle encore une fois de plus que Dieu nous appelle incessamment à la vie. Ce Père qui ne veut qu’aucun de ses enfants ne se perde mais que tous aient la vie, et la vie en abondance.

À travers le témoignage donné dans la première lecture des sept frères et leur mère martyrisés lors de la sanglante persécution vers l’an 68 avant le Christ, nous sommes appelés aussi à lever nos yeux vers le Ciel et reconnaitre que les souffrances de la vie présente ne peuvent se mesurer à la joie que notre Dieu nous prépare. Cette mère et ses sept enfants sont torturés et mis à mort car ils n’ont pas été prêts à renoncer à leur tradition juive sur la confiance en Dieu seul car mieux vaut mourir par la main des hommes quand on attend la résurrection promise par Dieu… Cette scène du martyre nous montre que l’itinéraire chrétien ne se définit pas par les souffrances que nous avons à endurer mais par notre attachement à Dieu pendant les divers moments obscurs en ayant la ferme assurance que rien ne peut arrêter la main de Dieu pour nous rejoindre lorsque le monde nous persécute. En effet, notre unique espérance est d’appartenir corps et âme, dans la vie, comme dans la mort, non à nous-mêmes, mais à Dieu, et à notre Sauveur Jésus-Christ, cela parce que si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur; et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Soit donc que nous vivions, soit que nous mourions, nous sommes au Seigneur. (Rm14,7-9).

C’est dans cette perspective que Saint Paul écrivant aux Thessaloniciens (deuxième lecture) rappelle que nous sommes aimés par Dieu et c’est Lui-même qui nous a toujours donné réconfort et bonne espérance par sa grâce. C’est en Lui que doit résider toute notre confiance car comme nous le rappelle si bien le Christ dans la finale de l’évangile : notre Dieu n’est pas le Dieu des morts mais des vivants ! la mort n’a donc pas le dernier mot pour ceux qui vivent pour le Christ, dans le Christ et avec le Christ. Par notre vie accueillons toujours la vie nouvelle que le Christ nous donne sans cesse , Lui qui nous a mérité d’être des fils dans le Fils.

Prions en ce dimanche qu’à travers cette parole de vie reçue ravive en nous ce désir d’appartenance à l’unité de l’Église réunie autour du pape à travers l’image de la dédicace de la Basilique de Latran que nous célébrons en ce jour. Que le Seigneur nous aide à être des hommes et des femmes qui croient fermement que la vraie vie et alors la vie en abondance voire éternelle ne s’obtient qu’auprès de Dieu qui nous a racheté dans le Christ!

Père Yves Merle Serushago, Carme Déchaux

 

 

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HOMÉLIE DE LA SOLENNITÉ DE TOUS LES SAINTS https://diocesedegoma.org/2025/11/03/homelie-de-la-solennite-de-tous-les-saints/ https://diocesedegoma.org/2025/11/03/homelie-de-la-solennite-de-tous-les-saints/#respond Mon, 03 Nov 2025 09:20:41 +0000 https://diocesedegoma.org/?p=1380 Dimanche,  02 Novembre 2025

Ap 7, 2-4. 9-14 ; Ps 23, 1-6 ; 1Jn 3, 1-3 ; Mt 5, 1-12.

Frères et sœurs dans le Christ,

En ce jour où nous nous unissons d’une manière particulière à l’Église céleste, contemplant la magnificence de Dieu à la travers la foule immense qu’on ne peut dénombrer, la liturgie de la parole tourne autour de la vocation universelle à la sainteté et du chemin pour y parvenir, les béatitudes, nous incitant ainsi à prendre les saints comme des modèles. Cependant, d’entrée de jeu, l’esprit se questionne sur le sens du culte des saints.

La fête liturgique des Saints est une fête du Christ et de l’Église, elle s’insère dans le grand mystère pascal du Christ et de l’Église, son corps mystique. La mémoire des saints est célébrée au cours de l’Eucharistie pour souligner que le Mystère du Christ est la source de toute sanctification et de toute glorification. Ainsi, la célébration de la fête des saints dans l’Eglise n’est rien d’autre que la célébration de l’unique mystère du Christ dont ils sont témoins éloquents.

Par ailleurs, la Toussaint est la fête de notre vocation et de notre espérance. Elle nous encourage à semer aujourd’hui la petite graine de la sainteté en vivant concrètement les Béatitudes. Nous fêtons aujourd’hui tous les saints officiellement connus et ceux, connus de Dieu Seul ; telle la foule immense décrite dans la première lecture, il s’agit des fidèles qui ont vécu dans l’amitié de Dieu et contemplent maintenant sa gloire.

Frères et sœurs, la vision de l’apocalypse et la révélation de saint Jean dans sa première lettre sont une conséquence positive des béatitudes vécues pendant la vie terrestre. Faire partie de la foule immense et voir Dieu tel qu’Il est, est l’idéal du cheminement chrétien.

En effet, l’évangile nous présente les béatitudes comme étant un chemin à contre-courant. Jésus ne proclame pas bienheureux ceux que le monde considère comme tels, les riches, les puissants, ceux qui réussissent sans effort. Il proclame heureux les pauvres de cœur, les doux, ceux qui pleurent, ceux qui ont faim et soit de justice, les miséricordieux, les cœurs purs, les artisans de paix et ceux qui sont persécutés.

Néanmoins, les béatitudes ne nous procurent pas seulement la gloire éternelle, elles sont encore le moyen de rendre notre vie aussi heureuse qu’il est possible ici-bas. En effet, ceux qui suivent les béatitudes jouissent déjà d’une paix et d’un contentement intimes qui sont le principe, bien qu’encore imparfait, du bonheur éternel. C’est pourquoi, la première et la dernière béatitude qui promettent le royaume de Dieu encadrent les autres qui promettent des manifestations anticipées de ce Royaume : la consolation, la nourriture, la miséricorde, la vraie Patrie, la vision de Dieu et la filiation divine.  Cet ensemble de qualités surnaturelles, propres aux membres du Royaume de Dieu, dessine les traits de l’homme chrétien. C’est tout un programme concret pour la vie du chrétien, une spiritualité accessible à tous, dans la vie de chaque jour. Les béatitudes sont l’autoportrait de Jésus et, donc la règle parfaite de vie chrétienne. Ainsi, tout baptisé doit, et par la grâce de Dieu, il peut vivre dans sa vie quotidienne la spiritualité des béatitudes, qui n’est pas l’apanage d’une élite, mais bien au contraire l’idéal de vie pour tous. En effet, le sermon sur la montagne qui s’ouvre avec les béatitudes culmine dans ses mots que le Christ adresse à tous et qui sont l’expression de la vocation universelle : « vous, donc, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait. » (Mt 5, 48).

En ce jour, par l’intercession de tous les saints, demandons au Seigneur la grâce d’accueillir et de vivre l’esprit des Béatitudes, afin de grandir dans l’Espérance et la Pureté, et de rejoindre un jour la foule innombrable et voir Dieu tel qu’Il est.

Abbé Eric SEYANGA.

 

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« J’ai mené le Bon combat, J’ai gardé la foi » https://diocesedegoma.org/2025/10/26/jai-mene-le-bon-combat-jai-garde-la-foi/ https://diocesedegoma.org/2025/10/26/jai-mene-le-bon-combat-jai-garde-la-foi/#respond Sun, 26 Oct 2025 12:11:20 +0000 https://diocesedegoma.org/?p=1364 Bien-aimés dans le Christ, en ce 30è Dimanche du T.O.C , L’Eglise notre Mère  nous offre une profonde méditation sur « le combat de la foi » qu’il faut mener en toute humilité telle que les saintes écritures nous le révèlent. Comment y arriver sinon par la Prière humble et confiante à l’instar de celle du Publicain dans l’Evangile de ce Jour : « Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis » Lc 18, 9-14.

Certes, le combat que nous avons à mener pour recevoir la couronne de Gloire et de Justice est celui de la Foi contre l’Orgueil et dureté du cœur : le plus grand de péchés est celui de l’Orgueil comme les prieurs l’ont expérimenté au long de leur cheminement spirituel et mystique. C’est seulement le Publicain qui est justifié à  cause de son humilité et de son cœur contrit.

Chers frères et Sœurs dans la Foi, notre destiné à tous et à toutes est d’obtenir la couronne de Gloire dans la demeure de Dieu notre Père et cela demande un bon combat de la Foi ici et maintenant contre l’Orgueil, l’Egocentrisme  et la recherche exagérée des intérêts personnels au détriment de l’amour du prochain oubliant que « Au soir de notre vie nous serons jugés sur l’Amour » disait Saint Jean de la Croix. C’est la réalité décevante que nous vivons dans le monde de ce temps déchiré par les guerres et l’individualisme.

Saint Paul nous dit avec conviction et fermeté de foi « j’ai achevé ma course, j’ai gardé la foi. Je n’ai plus qu’à recevoir la couronne de la Justice » 2Tm 4.  Oui, c’est le mérite de témoins du Christ car Dieu élève les Humbles et rabaisse les Orgueilleux. Puisse le Christ qui s’abaisse dans le Pain Eucharistique nous inspire la vie de prière et d’humilité qui plait au Père en vue de notre salut dans sa Gloire et de l’harmonie au sein du monde.

Bon Dimanche à tous et à toutes

Abbé Elie MUGISHO, Prêtre du diocèse de Goma

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Homélie : 30ème dimanche du Temps Ordinaire— Année C https://diocesedegoma.org/2025/10/26/homelie-30eme-dimanche-du-temps-ordinaire-annee-c/ https://diocesedegoma.org/2025/10/26/homelie-30eme-dimanche-du-temps-ordinaire-annee-c/#respond Sun, 26 Oct 2025 12:05:41 +0000 https://diocesedegoma.org/?p=1360 26 oct. 2025

26 oct. 2025

 30ème dimanche du Temps Ordinaire— Année C

Si 35, 15b-17.20-22a/ Ps 33 (34), 2-3, 16…./ 2 Tm 4, 6-8.16-18/ Lc 18, 9-14

Chers amis,

Ce dimanche, le thème de la prière revient dans la liturgie comme cela était le cas le dimanche dernier pour ceux qui ont pris les textes du temps ordinaire. Le dimanche dernier, la liturgie nous invitait à persévérer dans la prière et avoir confiance en Dieu qui nous exauce. Aujourd’hui, la liturgie nous donne quelques dispositions du cœur à avoir lorsque nous prions. Nous sommes invités à prier comme les pauvres de cœur.

Certaines personnes sont convaincues que Dieu les bénit à cause de leurs mérites : dîmes,  offrandes,  exercices spirituels, … et que d’autres ne sont pas bénies par Dieu et d’ailleurs ne devraient pas être bénies parce qu’elles sont injustes, ne prient pas correctement, sont méprisables… La première lecture nous montre l’image d’un Dieu aimant qui ne fait pas de différence entre les hommes, il les bénit tous sans tenir compte de leurs rangs sociaux ou de leurs conditions de vie. Il écoute la prière de la veuve, de l’orphelin, du pauvre, du malheureux, et même du riche parce que c’est un juge qui se montre impartial envers les personnes. Certains parmi nous ont tendance à penser que Dieu n’écoute pas la prière des pauvres, qu’il est insensible à leurs prières. Il y en d’autres qui vont jusqu’à penser que Dieu a des tendances ciblées lorsqu’il distribue ses bénédictions, il ne bénit que les riches ! Alors ils arrêtent de prier parce qu’ils sont convaincus que Dieu ne les exauce plus, ou qu’il exaucerait les riches plus que les pauvres. Cela est faux. L’exemple de Saint Paul dans la deuxième lecture nous apprend beaucoup. En effet, au moment où il écrit ce passage, Paul est en prison et se prépare à être exécuté. Un autre, à sa place, se serait déjà découragé depuis longtemps et penserait que Dieu n’exauce pas les prières des pauvres. Mais Paul se tourne vers Dieu, il reste confiant, et garde l’espérance car il sait qu’il a un Dieu qui écoute les prières. Le Seigneur est proche de l’homme au cœur brisé, de la personne pauvre qui est abattue par la souffrance comme nous dit le Psaume.

L’Evangile vient illustrer ces deux lectures en nous montrant que Dieu est Amour. Il nous aime et nous bénit non pas parce que nous avons mérité son amour ou son pardon ou sa bénédiction, mais tout simplement par pure grâce. Le pharisien, dans sa prière, vante l’innocence de sa vie et se présente devant Dieu plein d’orgueil et va même jusqu’à faire le procès d’intention, l’examen de conscience du publicain. Comment peux-tu prier Dieu en méprisant les autres qui sont autour de toi ? C’est parce que tu n’as pas encore compris que tout est grâce que tu as le courage de juger négativement les autres en les comparant à toi. C’est vrai que tu donnes la dîme, tu es fidèle à tes prières et à tes engagements… mais tu as un problème beaucoup plus grand qui t’empêche de t’approcher vraiment de Dieu : C’est ton orgueil ! Tu es trop rempli de toi-même au point où ta prière ne va pas plus loin que ton nombril, elle sort de ta bouche et retourne à ton nombril. Détache-toi un peu de toi-même et ta prière ira plus loin et touchera « peut-être » le cœur de Dieu. Si ton frère est un pécheur, ton travail à toi n’est pas de le juger, c’est de l’aimer et de prier pour lui. Il a plus besoin de tes prières que de tes critiques. Malheureusement, cet homme, le pharisien de la parabole, c’est toi, c’est moi, c’est nous. Il nous arrive d’avoir du mépris envers les autres. Parfois nous manifestons du dégout quand nous passons devant certaines personnes parce que nous sommes convaincus d’être des justes. Même à l’église, certains sont convaincus que l’homélie est bien pour les autres et ils soupirent : «  Ah ! Si mon mari était ici pour écouter cette homélie, cela l’aiderait à se convertir ! Lui il en a plus besoin que moi : il est un ivrogne, un païen ! » Et toi-même, penses-tu être juste ? Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des cieux est à eux.

Abbé MUYAYALO GIRESSE Liévin prêtre du Diocèse de Goma. R. D. Congo

giresselievin@yahoo.fr

 

 

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Les conflits conjugaux et leurs conséquences sur la famille https://diocesedegoma.org/2025/10/16/les-conflits-conjugaux-et-leurs-consequences-sur-la-famille/ https://diocesedegoma.org/2025/10/16/les-conflits-conjugaux-et-leurs-consequences-sur-la-famille/#respond Thu, 16 Oct 2025 13:20:35 +0000 https://diocesedegoma.org/?p=1331 Le conflit conjugal est un conflit qui oppose deux conjoints. Lorsque les époux sont en crise, c’est toute la famille qui l’est. En effet, au cœur de la famille, il y a le couple, la vie conjugale entre le père et la mère. La famille ne pourra jamais être stable si les époux ne le sont pas. Les conflits conjugaux ont un impact sur l’équilibre des enfants, et donc de toute la famille. Etant donné que la famille est la base de la société, il n’y a pas de société stable sans familles stables, et donc sans couples stables. Déstabiliser la famille c’est déstabiliser la société. Aider les époux à mieux vivre ensemble c’est aider la famille et donc la société.

Dans le mot conjugal il y a le verbe conjuguer, c’est-à-dire mettre ensemble les ressources, les forces, dans l’objectif de créer une bonne ambiance, un vivre-ensemble paisible, une belle harmonie dans la vie à deux. Un couple est formé par deux personnes de sexes différents, unis par les liens d’amour, pour le cas des humains.

Conséquences des conflits conjugaux

  1. Sur le plan économique 

Il faut savoir que les couples stables investissent plus et produisent plus de richesses que les couples qui vivent dans des tensions. Lorsqu’un époux et une épouse s’entendent bien, ils sont capables de planifier ensemble des projets et de les réaliser sur une courte durée parce qu’ils regardent dans la même direction ; parce qu’ils ont les intérêts communs et surtout parce qu’ils veulent réussir ensemble. Il y a des couples qui l’ont déjà compris : ils se mettent ensemble pour travailler. On les voit souvent chez les Igbo du Nigeria : beaucoup d’hommes d’affaires nigérians travaillent avec leurs épouses, ils ouvrent des magasins ensemble, font le commerce ensemble et investissent ensemble. Ils se font confiance dans les affaires et collaborent. La conséquence c’est qu’ils produisent beaucoup et gagnent plus que d’autres familles qui n’ont pas encore compris que les conflits conjugaux détruisent l’économie familiale.

 

  1. Sur le plan sanitaire 

Les conflits conjugaux détruisent la santé, exactement comme les maladies cancéreuses. Le fait de vivre continuellement sous pression, dans la même maison, jour après jour, crée une tension nerveuse et finit par aboutir au stress, au burn out ou aux maladies psychosomatiques. Vivre avec un époux ou une épouse dans des tensions perpétuelles est très destructeur pour la santé cardiaque. Le stress n’est pas bon pour la santé, il affaiblit le système immunitaire, il fait prendre ou perdre du poids et peut parfois provoquer l’obésité. Les couples qui vivent continuellement dans des tensions finissent par s’affaiblir : soit c’est l’époux qui développe une maladie cardiovasculaire, soit c’est l’épouse qui se plaint des crises d’hyper ou d’hypotension. Les époux qui se disputent continuellement sont confrontés à des problèmes tels que :

  • la perte de concentration dans l’exercice de leurs activités professionnelles,
  • la perte de mémoire : ils ont du mal à retenir des éléments importants parce que le cerveau est figé sur un problème, un conflit sur lequel il se concentre et a du mal à aller vers autre chose.
  • les insomnies
  • l’anxiété
  • les hallucinations
  • la dépression
  • la perte des reflexes
  • les traumatismes
  • la perte de libido
  • les addictions : ils peuvent finir par trouver un consolateur dans une bouteille d’alcool ou dans une autre drogue qui leur permet de s’évader des rigueurs de la vie quotidienne. Il peut s’agir du tabac, des jeux, d’internet, de leur téléphone portable, ou carrément du sexe.

 

  1. Sur l’équilibre des enfants

Lorsque les parents vivent dans une tension permanente, les enfants deviennent aussi psychologiquement tendus  que leurs parents et ne parviennent plus à se concentrer dans leurs études. Ils vivent dans la peur du lendemain parce qu’ils manquent l’assurance qu’ils auraient dû recevoir de ces parents qui passent le temps à se disputer. Ils peuvent, plus tard,  reproduire le modèle parental en devenant aussi belliqueux que leurs parents. C’est ainsi que l’on remarque parfois qu’une femme querelleuse dans son foyer avait grandi dans l’ombre des parents qui se disputaient sans arrêt. De façon inconsciente, elle a recopié le modèle parental. C’est la famille qui donne les compétences psycho-sociales à l’enfant, les compétences dont il a besoin pour tenir débout dans la société. C’est la famille qui le sécurise et qui lui apprend à accepter les autres mais aussi à se défendre. Le cerveau de l’enfant se développe en fonction de ce que son environnement lui renvoie. En fait, les nouvelles découvertes sur le cerveau humain montrent que les conflits entre les parents ont un impact négatif sur le développement de l’intelligence de l’enfant.

La gestion des conflits dans le couple.

Il est plus facile d’éviter un problème que de le résoudre. Mieux vaudrait donc prévenir, anticiper, appréhender les conflits que de les résoudre. « Plutôt prévenir que guérir », dit-on. Il importe, pour les époux, d’instaurer dans leur maison un cadre de vie qui favorisera la communion et rendra le vivre-ensemble possible. Quelques astuces pour créer un climat paisible dans le couple :

  • La communication : c’est la clé de la résolution et de la prévention des conflits. Les époux qui se parlent arrivent le plus souvent à en venir à bout de leurs désaccords avant qu’ils ne se transforment en graves conflits. Les époux qui communiquent comprendront l’importance du respect, ils apprendront le danger de l’orgueil, de l’égoïsme, de la paresse, de la jalousie, du mensonge, de la haine, de l’impatience, de la violence, de la moquerie, de la tromperie,… La communication suppose quelques règles qu’ils s’efforceront d’apprendre. La communication est un art qui s’apprend.
  • Veiller à avoir une alimentation saine dans le couple : un proverbe africain dit qu’une bonne casserole peut rassembler des ennemis. L’épouse devra prendre au sérieux la cuisine de son époux. Lorsqu’un homme a une alimentation équilibrée et soignée, il est heureux de prendre ses repas dans sa maison avec les membres de sa famille. Une alimentation saine suppose qu’il faille tenir compte de tout ce qui est consommé : les boissons, le tabac, … la mauvaise gestion de tous ces éléments peut se transforme en désastre pour le couple.
  • Veiller à avoir un bon cadre de vie : cela suppose d’abord l’hygiène corporelle. Les deux époux veilleront au soin de leurs corps car les odeurs corporelles, le manque d’exercice physique, … peuvent aussi conduire à des conflits très graves dans le couple. Ensuite cela implique un cadre de vie qui favorise la paix : les bons amis sont un atout pour l’équilibre du couple car les mauvaises fréquentations peuvent devenir toxiques pour les conjoints. Ils sont capables d’empoisonner la vie conjugale.

Ainsi, en vivant continuellement dans les mésententes et les disputes,  les époux perdent dans tous les cas. Les conflits font partie de toute communauté, là où il y a deux personnes, il faut prévoir qu’il y ait aussi des antagonismes. Cependant, il est possible de les prévenir et donc de les éviter. Et lorsqu’ils sont déjà présents, il est toujours possible de les résoudre, de les gérer pour limiter les dégâts.

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La pastorale familiale dans le diocèse de Goma aujourd’hui https://diocesedegoma.org/2025/10/15/la-pastorale-familiale-dans-le-diocese-de-goma-aujourdhui/ https://diocesedegoma.org/2025/10/15/la-pastorale-familiale-dans-le-diocese-de-goma-aujourdhui/#respond Wed, 15 Oct 2025 14:26:00 +0000 https://diocesedegoma.org/?p=1327                                                          Notion de pastorale

La notion de pastorale fait référence à toutes les activités que les pasteurs déploient dans une zone ecclésiastique donnée pour le salut du peuple de Dieu. Pour ce faire, il existe plusieurs types de pastorales (une action ecclésiastique adaptée à chaque groupe social) : pour les jeunes, pour les familles, pour les malades, pour les enfants, pour les prisonniers, pour les étudiants, pour les personnalités politiques, pour les chauffeurs des taxis… Auprès de ces personnes, l’Eglise a pour mission de rendre témoignage à l’Evangile (Evangéliser) et de servir (la diaconie). Ainsi, la pastorale c’est tout ce que l’Eglise déploie dans sa mission pour servir les hommes et pour témoigner de l’Evangile.

Dans le diocèse de Goma

La pastorale familiale dans le diocèse de Goma se situe à la première ligne sur la liste des préoccupations de Monseigneur Willy NGENGELE, ordinaire du lieu. En effet, situé à la frontière avec l’Ouganda et le Rwanda, et au Carrefour des pays de l’Afrique de l’Est, le diocèse de Goma reçoit directement l’influence de grandes villes comme Kampala, Kigali et Bujumbura. Dans un contexte régional qui valorise le plaisir immédiat et la jouissance, les familles de Goma sont exposées à la tentation de vivre dans une culture du provisoire. La mondanité et la perte des repères guettent alors les parents, les enfants, les adolescents et les jeunes de ce diocèse. Par ailleurs, depuis 1994, la province du Nord-Kivu est en proie à une situation de guerre et des conflits armés où sont intervenus des pays voisins, des rebelles et des milices ethniques. Cette situation a entrainé des conséquences dramatiques dans la vie des familles.  Le Nord-Kivu est donc une province en situation de crise.  Ainsi, éveiller la conscience du bien et du mal devient une tâche importante pour la pastorale familiale du diocèse de Goma car l’éducation morale est avant tout une affaire de famille : c’est en famille que l’on apprend les valeurs morales. En fait,  « la Famille, cellule de base de la société est aussi cellule de base de l’Eglise » écrit Jean-Paul II dans l’encyclique Familiaris consortio. Et Benoit XVI reprend : « la famille reste le lieu privilégié et irremplaçable où l’homme apprend à recevoir et à donner l‘amour, qui seul donne sens à la vie ». Voilà  pourquoi la pastorale familiale est la prunelle de l’œil de l’évêque de Goma, c’est la base de toutes les autres actions pastorales. Réhabiliter la famille c’est réhabiliter la société.  L’évêque  a une attention particulière à l’égard non seulement de la Famille mais de toutes les familles de Goma, dans le souci de participer à la construction de la « civilisation de l’Amour ».  Une équipe diocésaine a été mise en place pour l’organisation de la pastorale familiale du diocèse. Elle a une triple mission :

  1. Etre attentif aux directives de l’Eglise universelle par rapport à la Famille, au Mariage et à la Vie et développer cette vision dans l’Eglise locale de Goma.
  2. Organiser les mouvements et instances diocésains qui sont au service de la promotion de la Famille, du Mariage et de la Vie dans le diocèse de Goma. 
  3. Accompagner et soutenir les familles à la lumière de l’évangile, particulièrement aux moments de la naissance, de l’éducation des enfants, du mariage, du deuil et des épreuves de la vie: séparation, divorce, veuvage, précarité…

« Etre attentif, organiser, accompagner et soutenir » sont les mots clés de cette pastorale. Elle reste en lien avec les paroisses, les mouvements et associations du diocèse pour accompagner les familles dans toutes les  situations et les aider à répondre à leur vocation. Dans  le diocèse de Goma, la difficulté majeure que rencontre la pastorale familiale est le lieu, un centre à partir duquel les activités pastorales pourraient être organisées. D’où l’urgence de la construction d’un « Centre Familia » pour la Vie, le Mariage et la Famille dont la mission sera :

  • Etre un lieu d’orientation des personnes vers des services de conseil conjugal.
  • Etre un lieu des conseils et des thérapies pour la famille.
  • Être un lieu de formation pour l’éducation affective et sexuelle des enfants, des adolescents et des jeunes du diocèse de Goma.
  • Être un lieu d’accueil et d’accompagnement des membres des familles en fin de vie (les personnes âgées en difficulté).
  • Être un lieu d’écoute et de soutien pour les personnes séparées ou divorcées ou en difficulté.
  • Être un lieu d’accompagnement des personnes après une expérience d’avortement, de fausse couche ou d’infertilité.
  • Être un lieu diocésain qui aide les familles à comprendre la vision catholique de la différence sexuelle et du genre.
  • Être un lieu qui aide les familles à comprendre et à communiquer la théologie du corps.
  • Etre un Bureau Diocésain de Soutien pour la création des programmes paroissiaux de préparation au mariage.
  • Être un lieu d’accueil des Familles cherchant une solution pour l’éducation des enfants.
  • Être un lieu de référence pour une aide juridique concernant le mariage et la famille.
  • Être un lieu de dialogue et de rencontre entre divers personnes et organismes qui soutiennent le mariage, la vie et la famille.
  • Un lieu de la formation des jeunes à la vocation au mariage.
  • Etre un lieu de formation des formateurs.

Localement, le Diocèse de Goma dispose d’un terrain sur lequel pourrait être construit ce Centre.  Un cadre bien placé, loin du bruit et favorable au recueillement. Les familles du Diocèse sont aussi prêtes à soutenir le projet avec différents apports.  Toute association, organisation ou personne qui souhaite soutenir ce projet peut s’adresser directement au Centre Diocésain de Catéchèse, Pastorale et Liturgie (CDPCL) du diocèse de Goma.

Abbé MUYA GIRESSE LIEVIN

Communication

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Mot de circonstance à l’occasion de la célébration du quatrième anniversaire de l’installation canonique de Mgr Willy NGUMBI https://diocesedegoma.org/2023/05/26/mot-de-circonstance-a-loccasion-de-la-celebration-du-quatrieme-anniversaire-de-linstallation-canonique-de-mgr-willy-ngumbi/ https://diocesedegoma.org/2023/05/26/mot-de-circonstance-a-loccasion-de-la-celebration-du-quatrieme-anniversaire-de-linstallation-canonique-de-mgr-willy-ngumbi/#respond Fri, 26 May 2023 08:16:27 +0000 https://diocesedegoma.org/?p=766 Excellence Monseigneur, Père-Evêque,

Voici quatre ans, jour pour jour, que notre vivre et être ensemble se consolide.  Nous, vos enfants, chrétiens, catéchistes, religieuses, religieux et prêtres du diocèse de Goma, sommes venus rendre grâce au Seigneur pour ce qu’il nous donne chaque jour pour rendre possible la marche de notre famille conforme à sa volonté.

Nous, vos enfants sommes venus implorer beaucoup de grâces au Seigneur pour vous cher Père, car dans cette marche commune, vous portez la plus grande et grave responsabilité car vous y répondez plus que tous et au nom de tous.

Quatre ans, cher Père, c’est déjà une vie. Sûrement depuis votre retour à la maison, il vous arrive de vous étonner que votre famille ait beaucoup changé. Sûrement vous découvrez que certaines choses dans la famille sont comme vous ne les avez pas laissées ou plutôt comme vous le croyiez. Cela sûrement vous remplit de joie ou de tristesse. Oui cher Père, pendant votre départ de la maison, les efforts ont été nombreux pour tenir la maison propre, mais certaines choses nous ont échappés.

Comment ne pas remercier tous ceux qui ont porté cette famille pendant ce temps et ont permis que vous la trouviez si belle et si forte ?

Leurs Excellences Messeigneurs les Pères Émérites, soyez remerciez pour ces efforts et sentez-vous toujours redevables de la redynamisation de notre famille diocésaine aux côtés de notre cher Père-Evêque. Soyez soucieux de ce qu’il aime et de la vision que notre cher Père voudrait imprimer à notre famille. C’est nous tous, chrétiens de ce diocèse, catéchistes, religieuses, religieux et prêtres qui sollicitons vos efforts de nous rassembler tous derrière un unique Pasteur et Père.

Père Willy, notre cher Père-Evêque, le jour de votre retour à la maison une pluie torrentielle, inhabituelle s’était abattue sur nous tous et personne, comme les gens de Nazareth, n’a manqué de se demander que serait-ce donc cet enfant (Lc 1,68), qui rentre aujourd’hui à la maison ?

Le Seigneur vous a choisi cher Père, le Seigneur vous a béni. Si le jour de votre retour nous n’avons pas eu de consécration, nous avons eu cependant une multitude de bénédictions et grâces qui ont inondées notre diocèse et l’ouverture de votre charge de père, le premier de tous dans notre famille. Autant d’eaux bénites venues du ciel n’est pas le propre de tous nos célébrations au point que tous, politiciens, invités d’autre foi, enfants, jeunes et, adultes retrouvâmes sous le même temple, comme une unique famille pour inaugurer les merveilles de votre retour.

Père-Évêque, celui qui nous a bénis ce jour-là, nous bénit toujours, il nous bénit toujours par votre présence permanente en famille, il nous bénit par votre écoute qui ne manque à aucune de vos filles et de vos fils, il nous bénit par votre sourire tellement naturel, il nous bénit par votre affabilité et votre humanité sincères et honnêtes, il nous bénit par vos petits doigts qui nous touchent tous sans distinction, il nous bénit en permanence par tout votre être.

Oui, il nous bénit, il nous bénit, il nous bénit par vous cher Père, vous êtes très cher pour nous.

Nous sommes venus nombreux aujourd’hui pour vous témoigner nos sentiments filiaux et   notre proximité ineffable. Nous sommes venus vous dire cher père, bien que la réalité de notre famille change si profondément, bien que les choses soient réellement si difficiles, nous savons que nos regards sont posés sur vous cher père, et nous demandons la grâce de ne pas nous éloigner de ce à quoi vous nous inviter.

D’aucuns parmi nous, cher Père, n’oublie que dans la nuit noire on reconnaît le chemin qu’en ne suivant qu’une seule voix. Cette unique voix qui nous trace le chemin, nous la connaissons et nous voulons la suivre maintenant et toujours.

Cher père, tous vos enfants vous disent bonne fête et soyez rassuré, ils sont tous rangés derrière vous, comme un seul homme.

Fait à Goma, le 19 mai 2023

Mgr Henri CHIZA,

 Vicaire général

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Essai de réflexion sur l’interculturalité et l’éducation aux compétences interculturelles https://diocesedegoma.org/2023/05/11/essai-de-reflexion-sur-linterculturalite-et-leducation-aux-competences-interculturelles/ https://diocesedegoma.org/2023/05/11/essai-de-reflexion-sur-linterculturalite-et-leducation-aux-competences-interculturelles/#comments Thu, 11 May 2023 09:15:24 +0000 https://diocesedegoma.org/?p=671
  • Les compétences interculturelles
  • De tous les aspects nécessaires permettant à l’homme de s’épanouir, d’exprimer ses idées ses émotions, ses sentiments et ses opinions, le vivre ensemble semble prendre la place la plus importante vue son rôle qu’il a à jouer dans nos communautés de vie, entre deux ou plusieurs cultures. Nous voulons porter par ce petit article, une réflexion sur l’interculturalité comme un fondement de développement pour une société ou des communautés en quête de la paix et de la solidarité.

    Les compétences d’interaction permettant à une personne ou à un groupe de tisser des relations de respect, d’harmonie, voire d’engagement avec d’autres personnes et groupes, avec d’autres cultures, et avec la collectivité. « Les compétences de discernement permettent de mieux percevoir les éléments démagogiques ou manipulatoires. Les compétences de réflexion critique permettent de prendre de la distance pour évaluer ce qui se présente. Les compétences de réflexion pacifico-critique amènent à voir plus loin et percevoir ce qui pourra apaiser, qui pourra ramener le calme et les distinguer de ceux qui pourraient attiser le feu. »   Ainsi nous pouvons comprendre par cette avancée que les compétences interculturelles peuvent être celles qui permettent d’interagir harmonieusement dans la diversité. Les compétences interculturelles font  par la suite un appel fort aux émotions et sentiments qui vont générer des attitudes et comportements d’ouverture, d’accueil et d’écoute pour interagir avec d’autres cultures avec considération et aisance. Notre milieu de vie est plus riche dans la diversité culturelle. Notre choix personnel peut nous conduire à un développement et vers une paix durable, si chacun  vit et perçoit l’autre comme son semblable. Disons par ici que ces compétences s’appuient sur le développement de la connaissance de soi, de sa propre identité culturelle et de la prise de conscience de ses racines multiples voir aussi celles de l’autre. Elles se construisent aussi avec la prise de conscience de faire partie de la communauté humaine, en plus de nos communautés proches. Ainsi, ce sont des compétences affectives et sociales qui doivent nous permettre de se sentir à l’aise avec des gens ayant des identités culturelles différentes et de mettre à l’aise les personnes d’autres cultures. Elles sont celles qui forgent dans les rencontres et interactions avec d’autres personnes et populations. Elles peuvent s’appuyer sur la collecte attentive de connaissances interculturelles, mais c’est dans le plaisir partagé de la rencontre et de l’échange qu’elles se développent.

    Suivant les idées ci-haut, disons que la compétence interculturelle  peut s’habiller une forme d’un ensemble de capacités, dont la capacité à forger sa propre identité, à la fois singulière et multiple; à dépasser ses peurs et préjugés culturels; à reconnaître l’altérité et à faire preuve d’ouverture, d’accueil, de compréhension, d’acceptation et d’inclusion ; chacun doit s’y retrouver. Elle comprend l’aptitude, dans la rencontre avec une personne d’une autre culture, de ressentir son propre enracinement sans subir de déracinement, sans craindre de perdre ses racines ou de les renier. Toutes ces composantes de la compétence interculturelle sont devenues indispensables pour fonctionner avec bonheur dans la diversité croissante de son lieu de vie.

    A comparer avec la tolérance qui est une attitude, plus limitée, qui ne s’étend pas à l’ouverture, l’accueil ou l’inclusion, ni même à l’acceptation, et qui ne suffit pas pour assurer la paix sociétale. « Les compétences interculturelles doivent se fonder sur des valeurs humaines de considération, d’appréciation, de partage, de solidarité, de justice et d’empathie, lesquelles sont partagées à travers les cultures. »  Nous remarquerons du coup que celles-ci ont pour fondement philosophique, spirituel et religieux l’unité des êtres humains au-delà des particularismes, d’un certain égocentrisme de leurs identités culturelles respectives. Elles permettent ainsi de cultiver des relations fondées sur des sentiments d’unité humaine et vivre la diversité culturelle comme une richesse. Les travailler en classe permet aussi de développer la pensée réflexive de l’élève: que se passerait-il si personne n’acceptait plus l’altérité humaine? Comment pourrait réagir ceux dont la différence est rejetée? Et comment se sent-on quand l’altérité est reconnue de tous?

    1. Éducation aux compétences interculturelles

    Éducation qui vise à sensibiliser les nouvelles générations à des valeurs, des attitudes et des compétences psychosociales qui favorisent la bonne entente entre enfants et groupes d’enfants ayant des identités culturelles différenciées, parfois fermées l’une à l’autre au départ, afin de leur permettre de bien vivre ensemble dans la diversité, comme enfants et comme jeunes, et tout au long de leur vie. Ceci entre dans le cadre d’une éducation saine pour les générations, en les formant à la diversité, les jeunes gens doivent dès le bas âge apprendre à vivre ensemble, à partager avec les autres qu’ils trouvent différents de leur culture.

    La culture d’exclusion ne doit pas ressortir des générations naissantes, ceci est souvent source des multiples guerres et des conflits interethniques qui rendent malheureusement maladroite notre société. Dans les bas âges faire sentir aux enfants qu’ils doivent vivre avec les autres ; le parent est par là le premier artisan du vivre ensemble, car c’est lui le premier qui doit apprendre à l’enfant les notions de base du vivre ensemble.

    En effet, comme le disent les autrices citées ci-haut : « cette éducation correspond à une approche éducative positive et proactive pour prévenir le racisme et la xénophobie, et plus spécifiquement les comportements d’exclusion, d’évitement et de fermeture, ainsi que les attitudes de mépris, de dévalorisation, de dénigrement et de discrimination qui découlent notamment des peurs individuelles et/ou collectives de la diversité croissante. »  C’est une approche positive en ce sens qu’elle sensibilise les enfants aux autres, avec leur diversité respective, et les encourage à s’approprier des valeurs, des modes de comportement et des outils qui vont leur donner le goût de la pluriculturalité réussie. C’est une approche proactive en ce sens qu’elle responsabilise les enfants, les incitant à co-créer eux-mêmes, de façon dynamique, un bien vivre ensemble réussi dans la diversité. C’est une éducation qui propose de dépasser l’optique des interdits et des règles de tolérance, et de miser sur le plaisir de la pratique même.

    L’éducation aux compétences interculturelles doit viser à renforcer la confiance en soi des enfants et des jeunes et leur aisance dans un environnement culturellement hétérogène. Elle vise en outre à les sensibiliser à l’importance de cultiver des identités ouvertes afin d’éviter des « identités meurtrières » face aux autres qu’ils peuvent trouver étranger ou différents de ce qu’ils peuvent croire d’eux-mêmes. Elle comprend l’apprentissage de savoir-être spécifiques qui contient ainsi des attitudes fondées sur des valeurs humaines partagées et de savoir-faire spécifiques contenant aussi des comportements induisant des relations de paix interculturelle, sans violence, ainsi qu’une sensibilisation aux réalités qui nous rend tous comme des êtres humains, égaux en droits et en considération, vivant une multi-culturalité croissante, partageant un même lieu de vie et une même zone, une même région, sur un même territoire.

    Conclusion

    Disons pour clore, qu’il nous est important chaque jour de savoir découvrir cette richesse sans jamais l’éteindre en nous et dans nos communautés ; savoir donner à chacun la chance de jouir de cette diversité. Le grand danger qui guette notre société, c’est la crise de conscience, un défi de vouloir toujours indexer l’autre pour ce mal ou l’autre ; ne pas reconnaitre sa responsabilité pour une erreur qui ronge la société. Une société avisée devrait partir de cette diversité culturelle pour bâtir son développement et construire sa paix. A trop vouloir ne pas se considérer comme membre d’une même société, je dois en ce sens trouver l’autre toujours comme un ennemi, comme celui qui vient m’empêcher d’évoluer, de m’épanouir dans ma vie, quelqu’un de qui vient tout mal, celui qui vient spolier ma liberté, l’étouffer ; en ce sens je dois l’éliminer, voilà la source des différentes guerres qui guettent notre région du jour au lendemain. Il est par là important de se connaître soi-même, savoir que tout le monde peut commettre une erreur contre et dans la société. Nous pouvons donc observer une certaine perte de conscience et du rapprochement social, la déconsidération d’une couche sociale causée par le manque d’insertion culturelle et sociale.

    Par  Linda Pascal Bikuba, Séminariste  en 2ème Théologie/Saint Jean Paul II

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    https://diocesedegoma.org/2023/05/11/essai-de-reflexion-sur-linterculturalite-et-leducation-aux-competences-interculturelles/feed/ 1
    LE GROUPE DES MAMA MWANGAZA : QUARANTE ANS APRÈS! https://diocesedegoma.org/2023/04/17/le-groupe-des-mama-mwangaza-quarante-ans-apres/ https://diocesedegoma.org/2023/04/17/le-groupe-des-mama-mwangaza-quarante-ans-apres/#respond Mon, 17 Apr 2023 07:47:59 +0000 https://diocesedegoma.org/?p=618
    LES MAMA MWANGAZA sont un groupe d’action catholique né dans le Diocèse de Goma en 1982 sous forme
    d’une chorale dont Monsieur Dieudonné Ndetuliye était responsable. Dans la suite des événements les
    membres de cette chorale d’un quartier de Birere III en paroisse Cathédrale Saint Joseph en ville de Goma
    s’est mué en groupe de prière en mettant l’accent sur les œuvres et l’apostolat en lieu et place des chants.
    Désormais il fait partie des MAC (Mouvements d’Action Catholique), mouvements laïcs du Diocèse
    conformément au Code Juridique du Droit Canonique qui stipule : « Les fidèles ont la liberté de fonder et de
    diriger librement des associations ayant pour but la charité ou la piété, ou encore destinées à promouvoir la
    vocation chrétienne dans le monde, ainsi que de se réunir afin de poursuivre ensemble ces mêmes fins »
    (Can. 215).

    Mes premiers contacts avec le groupe de prière.

    C’est depuis 1985 que je travaille au diocèse de Goma comme prêtre diocésain et que j’entendais parler des
    Mama Mwangaza mais c’est seulement en 2006 que Son Excellence Monseigneur l’Evêque Ngabu Faustin
    (actuellement évêque émérite), alors évêque du Diocèse de Goma a daigné me nommer aumônier du groupe,
    ce qui m’a permis de le côtoyer davantage et de mieux le connaître. Alors que je croyais rencontrer de vieilles
    dames fatiguées et incapables de travailler, inutiles pour l’église de ce temps, à ma grande surprise, j’ai vu
    que le groupe comprenait aussi des hommes (et pas uniquement des femmes : le nombre d’hommes était
    très réduit mais il y en avait) et pas seulement de vieilles femmes mais aussi et surtout de jeunes mamans
    capables de bouger le monde et pleines d’enthousiasme et d’initiatives. Des femmes qui constituent une
    force indéniable et qui ont des potentialités dont l’Eglise diocésaine a besoin pour son développement
    intégral.

    Des réalisations des Mama Mwangaza


    Une des activités principales cette année-là (comme chaque année) fut la préparation de la fête de
    l’Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge Marie qui tombe toujours le 8 décembre de chaque année
    dans l’Eglise Catholique. C’est la Fête des fêtes pour les Mama Mwangaza comme ça devrait l’être pour
    chaque être de chair conscient de la participation de la Vierge Marie à sa rédemption. Célébrer l’Immaculée
    Conception de Marie c’est affirmer sans ambages que dès le premier instant de son existence terrestre, Marie
    est le seul être humain qui n’a pas commis ni connu le péché originel, encore moins une quelconque autre
    faute liée à la nature humaine. Bien entendu, en affirmant, après mûre réflexion, que la Vierge Marie n’a
    jamais perdu l’innocence originelle et qu’elle est la nouvelle Eve, l’Eglise Catholique n’affirme pas autre chose
    que le salut intégral de celle qui allait devenir la Mère du Sauveur : elle a été rachetée d’avance par lui d’une
    manière éminente et unique, on dirait même exceptionnelle en considération des mérites de son Fils.

    La fête a donc été préparée avec minutie par une Neuvaine (sorte de retraite spirituelle préparatoire des
    grandes fêtes) à partir du début du mois de décembre. Notons aussi que c’est Marie en tant que Immaculée
    (conçue sans péché) qui est la patronne du groupe et la fête est célébrée avec la plus grande solennité
    possible : à l’occasion on invite le ban et l’arrière ban. Pendant la Neuvaine les mamans étaient très
    nombreuses et c’est à peine que l’on pouvait noter la présence de quelques hommes. Mais le Jour de la Fête,
    le 08 décembre 2006, ce fut comme dans le livre de l’Apocalypse : « C’était une foule immense que nul ne
    pouvait dénombrer » (Apoc 7,9), hommes et femmes, jeunes et vieux mais les femmes étaient de loin les
    plus nombreuses. Une foule immense de témoins qui n’a pas manqué d’impressionner et d’attirer
    l’attention en tant qu’atout majeur de développement. Avoir plus de deux milles personnes fortes,
    dynamiques, attentionnées, pleines de bonne volonté et disponibles, un peu comme les Israélites quand ils
    dirent à Moïse : tout ce que le Seigneur a dit, nous le mettrons en pratique… Avec une telle population, que
    ne peut-on pas faire en commençant par ces mamans elles-mêmes?

    En dehors de la solennité de l’Immaculée Conception que l’on célèbre chaque année, les Mama Mwangaza
    ont aussi célébré leur Jubilée d’argent en 2007. Le groupe a eu l’idée de confectionner l’uniforme pour plus
    de visibilité et cela a drainé un grand monde vers eux. Et comme dit l’adage : « Quot capita, tot sensus :
    autant de têtes, autant d’avis », l’idée est venue « d’aller en périphérie », c’est-à-dire, sortir du Diocèse (Va
    plus loin). Après tirage au sort, le choix est tombé sur le Diocèse de Nyundo au Rwanda voisin. Là l’accueil a
    été chaleureux, fraternel, impressionnant et pour l’Evêque du lieu, Son Excellence Monseigneur Alexis
    Habiyambere (aujourd’hui émérite), c’était l’Esprit de Dieu qui parlait en ses fils. Du côté de l’Eglise du
    Rwanda, c’est comme si le groupe était attendu depuis longtemps. Depuis lors, les Mama Mwangaza n’ont
    fait que gagner du terrain.

    Au Diocèse de Goma on venait de créer le Grand Séminaire de Théologie Saint Jean Paul II qui éprouvait
    beaucoup de difficultés de fonctionnement. Ainsi est née l’idée de réunir occasionnellement vivres et non
    vivres pour pourvoir aux besoins du Séminaire diocésain. Par la suite, on a commencé à distribuer à tous les
    Séminaires présents à Buhimba : Redemptoris Mater, Propédeutique saint André, Philosophat Mgr Busimba
    et Théologat Saint Jean Paul II. Pour toute nécessité, Goma et Nyundo fonctionnent comme un même groupe,
    tellement l’union est grande. Aujourd’hui, beaucoup d’autres groupes de prières et même les paroisses de la
    ville ont emboîté le pas pour une bonne prise en charge des maisons de formation sacerdotale.

    Il va sans dire que j’étais nommé comme aumônier et non comme président ou directeur d’une association
    ou d’un organisme non gouvernemental quelconque. Restant sauves les paroles du Concile Vatican II sur
    l’apostolat des laïcs dans l’Eglise : « La mission de l’Eglise, par conséquent, n’est pas seulement d’apporter
    aux hommes le message du Christ et sa grâce, mais aussi de pénétrer et de parfaire par l’esprit évangélique
    l’ordre temporel. Les fidèles laïcs accomplissant cette mission de l’Eglise, exercent donc leur apostolat aussi
    bien dans l’Eglise que dans le monde, dans l’ordre spirituel que dans l’ordre temporel. Bien que ces ordres
    soient distincts, ils sont liés dans l’unique dessein divin ; aussi Dieu lui-même veut-il, dans le Christ, réassumer
    le monde tout entier, pour en faire une nouvelle créature en commençant dès cette terre et en lui donnant
    sa plénitude au dernier jour. Le laïc, qui est tout ensemble membre du peuple de Dieu et de la cité des
    hommes n’a qu’une conscience chrétienne. Celle-ci doit le guider sans cesse dans les deux domaines »
    (Décret sur l’apostolat des laïcs : Apostolicam Actuositatem n° 5).

    Ce faisant, j’ai donc pensé que ces gens pouvaient être assistés en intelligence et en savoir-faire et peut-être
    en entreprenariat pour constituer un socle de développement communautaire solide non seulement pour
    les diocèses mais même pour le pays et pourquoi pas la Région des Grands Lacs africains. Une chose est
    certaine : les intellectuels congolais devraient trouver une manière de mettre leur Intelligentsia à la
    disposition ou mieux au service de la population congolaise généralement analphabète. On n’étudie pas pour
    soi-même mais pour les autres. Voilà ce qui pourrait hâter le développement et l’émergence rapide du pays
    et de la Région. C’est le sens du principe latin : « Mens agitat molem » : l’esprit meut la masse. C’est aussi le
    non-dit du service que l’on attend de l’aumônerie mais c’est dans la discrétion.

    Perspective davenir


    Le groupe des Mama Mwangaza, comme tous les groupes de prière qui forment les MAC est un groupe
    spirituel qui se situe dans le cadre des associations des fidèles tel que défini par le Code du Droit canonique
    (Can 299 à 301). Il s’agit bel et bien d’un groupe missionnaire, évangélisateur comme le dit si bien le pape
    François dans son encyclique Evangelii Gaudium où il cite à plusieurs reprises l’expression « disciples
    missionnaires » (n° 20 24). Le disciple c’est celui qui apprend mais dans l’esprit du pape il doit en même
    temps être un porteur de la Bonne Nouvelle. Il faut aller à la recherche de la brebis perdue (à la périphérie
    selon lexpression chère au pape François) comme Jésus a fait lorsqu’il a rencontré la femme samaritaine (Jn
    4, 4-52). De femme aux mœurs légères qu’elle était avant de rencontrer le Christ, elle est devenue apôtre et
    héraut de l’évangile. Voilà pourquoi le Seigneur Dieu a dit : vous ne pouvez pas me voir et vivre (Ex 33,20).
    Vous ne pouvez plus vivre comme avant lorsque vous avez rencontré le Seigneur votre Dieu. C’est pourquoi
    Jésus envoie des disciples : de toutes les nations faites des disciples…

    De ce point de vue, les Mama Mwangaza ainsi que les autres mouvements de prière (qui plus qui moins)
    s’efforcent autant que faire se peut à s’y appliquer. Il y a un aspect qui semble être, si pas oublié du moins
    négligé par la plupart des groupes et mouvements de prière.

    C’est l’aspect temporel tel que stipulé plus haut conformément à l’enseignement du Magistère de l’Eglise
    Catholique. A linstar du pape Jean Paul II au sujet de la foi et de la raison dans son encyclique Fides et Ratio.
    Il dit : « La foi et la raison sont comme les deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever vers la
    contemplation de la vérité » (n°0). De la même façon, nous pouvons dire que le spirituel et le temporel sont
    les deux ailes qui permettent aux mouvements daction catholique d’atteindre leurs objectifs. C’est le souhait
    que lon peut formuler en leur endroit pour échapper à la critique d’être opium du peuple.

    Abbé Kitsa Buunda Daniel, Formateur au Grand Séminaire Saint Jean-Paul II de Buhimba, Diocèse de Goma/RDC

    LE GROUPE DES MAMA MWANGAZA :
    QUARANTE ANS APRES

    LES MAMA MWANGAZA sont un groupe d’action catholique né dans le Diocèse de Goma en 1982 sous forme
    d’une chorale dont Monsieur Dieudonné Ndetuliye était responsable. Dans la suite des événements les
    membres de cette chorale d’un quartier de Birere III en paroisse Cathédrale Saint Joseph en ville de Goma
    s’est mué en groupe de prière en mettant l’accent sur les œuvres et l’apostolat en lieu et place des chants.
    Désormais il fait partie des MAC (Mouvements d’Action Catholique), mouvements laïcs du Diocèse
    conformément au Code Juridique du Droit Canonique qui stipule : « Les fidèles ont la liberté de fonder et de
    diriger librement des associations ayant pour but la charité ou la piété, ou encore destinées à promouvoir la
    vocation chrétienne dans le monde, ainsi que de se réunir afin de poursuivre ensemble ces mêmes fins »
    (Can. 215).

    Mes premiers contacts avec le groupe de prière.

    C’est depuis 1985 que je travaille au diocèse de Goma comme prêtre diocésain et que j’entendais parler des
    Mama Mwangaza mais c’est seulement en 2006 que Son Excellence Monseigneur l’Evêque Ngabu Faustin
    (actuellement évêque émérite), alors évêque du Diocèse de Goma a daigné me nommer aumônier du groupe,
    ce qui m’a permis de le côtoyer davantage et de mieux le connaître. Alors que je croyais rencontrer de vieilles
    dames fatiguées et incapables de travailler, inutiles pour l’église de ce temps, à ma grande surprise, j’ai vu
    que le groupe comprenait aussi des hommes (et pas uniquement des femmes : le nombre d’hommes était
    très réduit mais il y en avait) et pas seulement de vieilles femmes mais aussi et surtout de jeunes mamans
    capables de bouger le monde et pleines d’enthousiasme et d’initiatives. Des femmes qui constituent une
    force indéniable et qui ont des potentialités dont l’Eglise diocésaine a besoin pour son développement
    intégral.

    Des réalisations des Mama Mwangaza

    Une des activités principales cette année-là (comme chaque année) fut la préparation de la fête de
    l’Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge Marie qui tombe toujours le 8 décembre de chaque année
    dans l’Eglise Catholique. C’est la Fête des fêtes pour les Mama Mwangaza comme ça devrait l’être pour
    chaque être de chair conscient de la participation de la Vierge Marie à sa rédemption. Célébrer l’Immaculée
    Conception de Marie c’est affirmer sans ambages que dès le premier instant de son existence terrestre, Marie
    est le seul être humain qui n’a pas commis ni connu le péché originel, encore moins une quelconque autre
    faute liée à la nature humaine. Bien entendu, en affirmant, après mûre réflexion, que la Vierge Marie n’a
    jamais perdu l’innocence originelle et qu’elle est la nouvelle Eve, l’Eglise Catholique n’affirme pas autre chose
    que le salut intégral de celle qui allait devenir la Mère du Sauveur : elle a été rachetée d’avance par lui d’une
    manière éminente et unique, on dirait même exceptionnelle en considération des mérites de son Fils.

    La fête a donc été préparée avec minutie par une Neuvaine (sorte de retraite spirituelle préparatoire des
    grandes fêtes) à partir du début du mois de décembre. Notons aussi que c’est Marie en tant que Immaculée

    (conçue sans péché) qui est la patronne du groupe et la fête est célébrée avec la plus grande solennité
    possible : à l’occasion on invite le ban et l’arrière ban. Pendant la Neuvaine les mamans étaient très
    nombreuses et c’est à peine que l’on pouvait noter la présence de quelques hommes. Mais le Jour de la Fête,
    le 08 décembre 2006, ce fut comme dans le livre de l’Apocalypse : « C’était une foule immense que nul ne
    pouvait dénombrer » (Apoc 7,9), hommes et femmes, jeunes et vieux mais les femmes étaient de loin les
    plus nombreuses. Une foule immense de témoins qui n’a pas manqué d’impressionner et d’attirer
    l’attention en tant qu’atout majeur de développement. Avoir plus de deux milles personnes fortes,
    dynamiques, attentionnées, pleines de bonne volonté et disponibles, un peu comme les Israélites quand ils
    dirent à Moïse : tout ce que le Seigneur a dit, nous le mettrons en pratique… Avec une telle population, que
    ne peut-on pas faire en commençant par ces mamans elles-mêmes?

    En dehors de la solennité de l’Immaculée Conception que l’on célèbre chaque année, les Mama Mwangaza
    ont aussi célébré leur Jubilée d’argent en 2007. Le groupe a eu l’idée de confectionner l’uniforme pour plus
    de visibilité et cela a drainé un grand monde vers eux. Et comme dit l’adage : « Quot capita, tot sensus :
    autant de têtes, autant d’avis », l’idée est venue « d’aller en périphérie », c’est-à-dire, sortir du Diocèse (Va
    plus loin). Après tirage au sort, le choix est tombé sur le Diocèse de Nyundo au Rwanda voisin. Là l’accueil a
    été chaleureux, fraternel, impressionnant et pour l’Evêque du lieu, Son Excellence Monseigneur Alexis
    Habiyambere (aujourd’hui émérite), c’était l’Esprit de Dieu qui parlait en ses fils. Du côté de l’Eglise du
    Rwanda, c’est comme si le groupe était attendu depuis longtemps. Depuis lors, les Mama Mwangaza n’ont
    fait que gagner du terrain.

    Au Diocèse de Goma on venait de créer le Grand Séminaire de Théologie Saint Jean Paul II qui éprouvait
    beaucoup de difficultés de fonctionnement. Ainsi est née l’idée de réunir occasionnellement vivres et non
    vivres pour pourvoir aux besoins du Séminaire diocésain. Par la suite, on a commencé à distribuer à tous les
    Séminaires présents à Buhimba : Redemptoris Mater, Propédeutique saint André, Philosophat Mgr Busimba
    et Théologat Saint Jean Paul II. Pour toute nécessité, Goma et Nyundo fonctionnent comme un même groupe,
    tellement l’union est grande. Aujourd’hui, beaucoup d’autres groupes de prières et même les paroisses de la
    ville ont emboîté le pas pour une bonne prise en charge des maisons de formation sacerdotale.

    Il va sans dire que j’étais nommé comme aumônier et non comme président ou directeur d’une association
    ou d’un organisme non gouvernemental quelconque. Restant sauves les paroles du Concile Vatican II sur
    l’apostolat des laïcs dans l’Eglise : « La mission de l’Eglise, par conséquent, n’est pas seulement d’apporter
    aux hommes le message du Christ et sa grâce, mais aussi de pénétrer et de parfaire par l’esprit évangélique
    l’ordre temporel. Les fidèles laïcs accomplissant cette mission de l’Eglise, exercent donc leur apostolat aussi
    bien dans l’Eglise que dans le monde, dans l’ordre spirituel que dans l’ordre temporel. Bien que ces ordres
    soient distincts, ils sont liés dans l’unique dessein divin ; aussi Dieu lui-même veut-il, dans le Christ, réassumer
    le monde tout entier, pour en faire une nouvelle créature en commençant dès cette terre et en lui donnant
    sa plénitude au dernier jour. Le laïc, qui est tout ensemble membre du peuple de Dieu et de la cité des
    hommes n’a qu’une conscience chrétienne. Celle-ci doit le guider sans cesse dans les deux domaines »
    (Décret sur l’apostolat des laïcs : Apostolicam Actuositatem n° 5).

    Ce faisant, j’ai donc pensé que ces gens pouvaient être assistés en intelligence et en savoir-faire et peut-être
    en entreprenariat pour constituer un socle de développement communautaire solide non seulement pour
    les diocèses mais même pour le pays et pourquoi pas la Région des Grands Lacs africains. Une chose est
    certaine : les intellectuels congolais devraient trouver une manière de mettre leur Intelligentsia à la
    disposition ou mieux au service de la population congolaise généralement analphabète. On n’étudie pas pour
    soi-même mais pour les autres. Voilà ce qui pourrait hâter le développement et l’émergence rapide du pays
    et de la Région. C’est le sens du principe latin : « Mens agitat molem » : l’esprit meut la masse. C’est aussi le
    non-dit du service que l’on attend de l’aumônerie mais c’est dans la discrétion.

    Perspective davenir
    Le groupe des Mama Mwangaza, comme tous les groupes de prière qui forment les MAC est un groupe
    spirituel qui se situe dans le cadre des associations des fidèles tel que défini par le Code du Droit canonique
    (Can 299 à 301). Il s’agit bel et bien d’un groupe missionnaire, évangélisateur comme le dit si bien le pape
    François dans son encyclique Evangelii Gaudium où il cite à plusieurs reprises l’expression « disciples
    missionnaires » (n° 20 24). Le disciple c’est celui qui apprend mais dans l’esprit du pape il doit en même
    temps être un porteur de la Bonne Nouvelle. Il faut aller à la recherche de la brebis perdue (à la périphérie
    selon lexpression chère au pape François) comme Jésus a fait lorsqu’il a rencontré la femme samaritaine (Jn
    4, 4-52). De femme aux mœurs légères qu’elle était avant de rencontrer le Christ, elle est devenue apôtre et
    héraut de l’évangile. Voilà pourquoi le Seigneur Dieu a dit : vous ne pouvez pas me voir et vivre (Ex 33,20).
    Vous ne pouvez plus vivre comme avant lorsque vous avez rencontré le Seigneur votre Dieu. C’est pourquoi
    Jésus envoie des disciples : de toutes les nations faites des disciples…

    De ce point de vue, les Mama Mwangaza ainsi que les autres mouvements de prière (qui plus qui moins)
    s’efforcent autant que faire se peut à s’y appliquer. Il y a un aspect qui semble être, si pas oublié du moins
    négligé par la plupart des groupes et mouvements de prière.

    C’est l’aspect temporel tel que stipulé plus haut conformément à l’enseignement du Magistère de l’Eglise
    Catholique. A linstar du pape Jean Paul II au sujet de la foi et de la raison dans son encyclique Fides et Ratio.
    Il dit : « La foi et la raison sont comme les deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever vers la
    contemplation de la vérité » (n°0). De la même façon, nous pouvons dire que le spirituel et le temporel sont
    les deux ailes qui permettent aux mouvements daction catholique d’atteindre leurs objectifs. C’est le souhait
    que lon peut formuler en leur endroit pour échapper à la critique d’être opium du peuple.

    Fait à Goma/Buhimba le 02 avril 2023

    Abbé Kitsa Buunda Daniel, formateur au Grand Séminaire Saint Jean-Paul II de Buhimba, Diocèse de Goma/RDC

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