Eglise – DIOCESE DE GOMA https://diocesedegoma.org SITE WEB DU DIOCESE DE GOMA Tue, 09 May 2023 17:29:24 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://diocesedegoma.org/wp-content/uploads/2024/09/cropped-LOGO-DIOCESE-DE-GOMA-03-32x32.jpg Eglise – DIOCESE DE GOMA https://diocesedegoma.org 32 32 Érection d’une nouvelle province: signe de maturité des ursulines de la RDC https://diocesedegoma.org/2023/05/09/erection-dune-nouvelle-province-signe-de-maturite-des-ursulines-de-la-rdc/ https://diocesedegoma.org/2023/05/09/erection-dune-nouvelle-province-signe-de-maturite-des-ursulines-de-la-rdc/#respond Tue, 09 May 2023 17:29:24 +0000 https://diocesedegoma.org/?p=666 Les Sœurs Ursulines de Tildonk se sont réunies le mardi 22 novembre 2022 autour de Mgr Willy Ngumbi, Evêque de Goma dans une messe, en vue de rendre grâce à Dieu pour l’érection d’une nouvelle province Ursuline en République Démocratique du Congo, confiée sous la responsabilité de la Sœur Marie-Louise Zawadi Shamabale.

Fondée en 1818 en Belgique par l’Abbé Corneille Martin Lambertz, Curé de Tildonk au moment où la Belgique se trouvait dans une situation dramatique de pauvreté tant morale que spirituelle, causée par les révolutions qui ravageaient l’Europe. En initiant cette Congrégation, ce prêtre voulait sauver la société et l’Eglise, en commençant par sortir la jeunesse de l’ignorance déplorable dans laquelle elle se trouvait; tout en aidant les paroissiens à la conversion des mœurs et l’approfondissement de leur vie chrétienne.

Cette Congrégation s’est implantée en République Démocratique du Congo, ancien Zaïre en 1955. La congrégation des Ursulines de Tildonk est arrivée donc à Goma et a commencé directement avec la construction de l’école primaire Sainte Ursule  qui deviendra ensuite l’école secondaire Sainte Ursule qui a été nommée après le lycée Chem-chem. C’est à ce site là que les Sœurs ont commencé la mission du Zaïre qui jadis était encore une sous province.

Ainsi pour devenir aujourd’hui  une province autonome, la sous-province ursuline du Congo a été soumise à des différentes conditions auxquelles non seulement elle a répondu favorablement mais aussi il s’est fait sentir une grande maturité en elle, ce qui a poussé  la maison généralice se trouvant en Belgique de faire de la RDC une Province Ursuline qui désormais est autonome.

« C’est depuis l’année 2016 que les travaux ont commencé, nous avons été soumises à un canevas à suivre et sur lequel il fallait travailler sur quelques domaines de la vie entre autres le charisme, la mission, l’apostolat, la vie spirituelle, le leadership de la province, le nombre des membres, de travailler les directives de la province parce que nous travaillions avec les directives générales de notre congrégation et nous les avons faites et présentées au chapitre vice provinciale de septembre 2021. Le suivi a été effectué par le gouvernement général et le conseil élargie, et c’est le 17 mai 2022 à Rome que le gouvernement général a déclaré que désormais la vice-province du Congo passe au rang de province et un décret a été signé le 31 de ce même mois par la supérieure générale autorisant le fonctionnement du provincialat du Congo », a déclaré la sœur Marie-Louise Zawadi, Supérieure provinciale des sœurs ursulines au Congo.

Dans ses allocutions faites pendant cette messe d’action de grâce, cette Supérieure a dit avoir confiance au Seigneur qui l’a choisi et aux consœurs avec lesquelles elle travaille ensemble ; tout en les invitant à la collaboration dans le travail et de la porter chaque fois dans leurs prières pour qu’elle exerce bien le ministère lui confié par le Seigneur.

Dans son homélie, Mgr Willy Ngumbi, célébrant du jour n’a pas su terminer sans pour autant présenter ses sincères félicitations à la nouvelle Province ursuline : « Dans une Eglise, une province est une entité importante surtout de par les indicateurs de sa croissance, de sa maturité, de ses responsabilités, des moyens nécessaires pour se prendre en charge, … C’est ainsi que nous rendons grâce à Dieu pour la croissance de la congrégation des sœurs Ursulines de Tildonk dans notre pays la RDC. Je profite par ces mots vous féliciter pour la grande maturité que vous avez prouvée, pour le grand travail abattu malgré les hauts et les bas, pour les efforts fournis pour que vous obteniez aujourd’hui la responsabilité de cette province. Ce n’est pas un fruit du hasard mais d’un dur labeur. Travaillez encore plus fort et ensemble comme vous avez l’habitude de le faire. Que ce provincialat ne vous fasse pas orgueilleuses mais  rendre gloire à Dieu pour le salut du monde ».

Pour sa part Mgr Théophile Kaboy, Evêque émérite de Goma, présent aussi à cette activité a dit reconnaitre les efforts consentis par les sœurs ursulines depuis des années et a loué leur esprit de collaboration et de l’assiduité au travail, au service du Seigneur.

Signalons que la congrégation des ursulines de Tildonk est désormais à 15 communautés en RDC dont 5 communautés à Goma, 2 à Bukavu, 2 à Kindu, 1 communauté à Kalima, à Lubumbashi ville 3 communautés, 1 à Kambove et 1 à Likasi et compte encore s’élargir sur toute l’étendue du Congo dans les années qui suivront.

Angèle Buke

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La guerre du M23 : des paroisses assiégées https://diocesedegoma.org/2023/05/09/la-guerre-du-m23-des-paroisses-assiegees/ https://diocesedegoma.org/2023/05/09/la-guerre-du-m23-des-paroisses-assiegees/#respond Tue, 09 May 2023 16:04:20 +0000 https://diocesedegoma.org/?p=638 Les paroisses : Notre Dame de Lourdes Jomba, Saint Paul Karambi, Notre Dame du Rosaire Rugari, Saint aloys Rutshuru, Sainte Faustine Kiwanja, Notre Dame de l’Assomption Birambizo, Notre Dame de l’Espérance, Kanyaruchinya, Sainte Thérèse de l’enfant Jésus, Saint François Caracciolo à Binja,… vivent un moment tragique de leur histoire et dans leur pastorale actuellement où des fidèles sont forcés de se déplacer fuyant les atrocités causées par la guerre à l’Est de la RD Congo entre les rebelles du M23 et les FARDC (forces armées de la RDCongo et le Mouvement du 23 mars).

Depuis le mois d’avril 2022, le mouvement rebelle du M23 a relancé le cycle de guerre à l’Est de la République démocratique du Congo. La dernière s’est terminée il y a à peine quatre ans. Des morts et des déplacés s’enregistrent dans les zones de guerre.

En effet, la zone instable concernée par la guerre à l’Est du Congo est l’ancienne région du Kivu intégrée dans la région des Grands- Lacs, une terre aux enjeux économiques très importants. Elle dispose de grandes ressources minières notamment l’or, la cassitérite, le pétrole, etc. Cette région est aussi riche en gaz méthane présent naturellement dans le lac Kivu. Les richesses agricoles de cette terre fertile sont également très convoitées.

Les paroisses de Jomba, Rutshuru, Kiwanja, Karambi, Rugari, Kanyaruchinya, Birambizo, Binja,… subissent les conséquences désastreuses, pillages systématiques, profanations,… Ces structures du diocèse de Goma abandonnées à leur triste sort, ne font que revêtir une image ensanglantée, désemparée, cruelle et inquiète. Les prêtres, les religieux et religieuses au service de l’Eglise dans ces circonscriptions pastorales mènent une vie à cheval entre la vie et la mort. La mission prophétique qu’exerce ces consacrés est étouffé par les ‘’hors la loi’’.

Inquiétude sur la ville de Goma

Actuellement, le M23 envahit des régions environnantes de la ville touristique de Goma ; une présence proche de la capitale du Nord-Kivu qui inquiète ; ainsi que dans la chefferie de Bwito les rebelles s’y installent.

De nombreuses « forces négatives », comme les appelle Kinshasa, sévissent à l’Est de la RDC en plus du M23. Elles participent directement ou indirectement aux combats économiques et politiques en jeu en RDC. Difficile d’en faire une liste exhaustive. Il y a des groupes  qui ont des revendications et il existe autour une nébuleuse de bandits qui profitent et participent à l’instabilité en pillant et tuant.

A qui profite cette guerre ?

L’Est de la RDC est un territoire enclavé avec accessibilité difficile. Les routes sont quasi inexistantes, coupées par des zones de forêts denses.

Les acteurs politiques aussi trouvent leur intérêt. Détachés du pouvoir central, les chefs de guerre imposent les taxes, touchent des pourcentages sur les ressources de leur territoire. En cas d’arrêt de la guerre, ce genre de comportement ne serait plus possible.

Les ONG sont implantées depuis de très nombreuses années à Goma et plus largement à l’Est du pays. Leur présence est parfois remise en question par les populations locales. Selon elles, il n’est pas dans l’intérêt de la Monusco et les autres organisations que la guerre cesse. Un retour au calme signifierait la fin des missions.

Goma est devenue un nid d’organisations humanitaires et est peut-être le deuxième employeur de la ville après l’Etat. Néanmoins, leur action concrètement constatable sur le terrain semble limitée. Les déplacés de guerre du camp de Kanyaruchinya à la périphérie de Goma ne bénéficient que d’une distribution de biscuits et des vivres grâce à l’appui de la Caritas du diocèse de Goma et autres personnes animées par l’humanisme. D’autres structures humanitaires de la place emboitent le pas, mais le besoin est encore énorme pour soulager ces déplacés de guerre.

La population, première victime

Cette guerre a principalement des conséquences sur les civils. Les plus visibles sont évidemment les morts dont on ne possède aujourd’hui aucun bilan.

Les déplacements de populations ne sont pas sans conséquences. Les déplacés vivent dans des conditions très difficiles. Abbé Martin Iyamuremye, Curé de la paroisse Kanyaruchinya donne les détails : « A Kanyaruchinya, ils (les déplacés) n’ont pas accès à l’eau potable et les conditions sanitaires sont particulièrement inconfortables. On, enregistre au quotidien des morts suite aux conditions précaires qu’ils traversent. La concession de la paroisse héberge plus de 11240 ménages vulnérables. Pour vivre, ils ont déboisé 5,3 hectares en cherchant les bois de chauffage. Actuellement il n’y a ni plante, ni jardin, ni arbre, ni produits agricoles ; et pourtant nous vivions grâce à cela. Je lance un cri d’alarme à toute personne de bonne volonté qui nous viendrait en aide », a-t-il déclaré.

La guerre affecte aussi l’économie locale. Le prix des denrées alimentaires augmente fortement notamment du fait que Rusthuru, Masisi,  des régions agricoles, ne fournissent plus de céréales à cause des combats. Les prix augmentent du fait de la sur taxation de différents produits par les rebelles et les autorités de l’Etat de siège. Les habitants de l’Est sont aussi touchés par un chômage massif. Ces différents éléments exacerbent la pauvreté globale des populations.

Les forces de sécurité congolaises et le groupe armé M23 devraient minimiser l’impact sur la population civile de la reprise de leurs affrontements dans l’Est de la République Démocratique du Congo, a déclaré Human Rights Watch. Par le passé, les combats entre forces gouvernementales et rebelles ont entrainé des abus généralisés contre la population civile et des crises humanitaires prolongées.

Il sied de rappeler que les affrontements dans l’Est de la RD Congo sont régis par le droit international humanitaire, notamment par l’Article 3 des Conventions de Genève de 1949, qui interdit les exécutions sommaires, le viol, les actes de torture, le recrutement forcé et d’autres abus.

Augustin Kandi-Da

Communication

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Ils sont dans la misère, ils n’ont pas à manger ni de quoi se vêtir ! https://diocesedegoma.org/2023/05/09/ils-sont-dans-la-misere-ils-nont-pas-a-manger-ni-de-quoi-se-vetir/ https://diocesedegoma.org/2023/05/09/ils-sont-dans-la-misere-ils-nont-pas-a-manger-ni-de-quoi-se-vetir/#respond Tue, 09 May 2023 15:57:45 +0000 https://diocesedegoma.org/?p=635 «  Le 25 décembre est la célébration du mystère de notre salut. Ce salut est venu dans le monde par Jésus-Christ ; Il est entré dans le monde par sa naissance à Bethléem. Ce jour est une grande solennité au début de l’année liturgique. Noël est aussi la célébration de la Paix puisque Jésus est né parmi nous comme Prince de la paix. Cette solennité d’Espérance est l’essence du Christ dans notre vie qui ouvre pour nous le salut. En pensant à ce message, je voudrais donner au peuple de Dieu, à toutes les personnes de bonne volonté cette parole du prophète Esaïe au neuvième chapitre premier verset que nous allons entendre surement dans les célébrations eucharistiques de Noël dans la messe de la nuit. Isaïe dit : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière », c’est tous les symboles de Noël.

Cela nous rejoint, nous population de Goma, communauté chrétienne de Goma, dans le concret de notre vie. Quand Isaïe l’a dit, il s’adressait à une population qui était en exil à Babylone en déplacement de guerre. Cette population vivait en scrutant le moindre signe d’espérance qui pouvait lui être donné, son retour dans la terre promise. Retour à Jérusalem où était érigé le temple de Dieu, le mont Sion…c’était le retour vers la cité pour reprendre la vie spirituelle et offrir des sacrifices, des cultes autour du temple de Jérusalem.

Je pense que nous sommes dans la même situation  aujourd’hui. Quand nous voyons autour de nous dans la périphérie de la ville de Goma, plus de 15 milles personnes sont déplacées de guerre. Ils sont dans des camps de fortune en cette saison pluvieuse ; ils sont dans la misère, la pauvreté, ils n’ont pas à manger ni de quoi se vêtir. Je pense vraiment à eux pendant cette période de Noël.

Quand est-ce que cette guerre pourra finir ? Quand est-ce que ces gens qui ont été déplacés de force pourront rentrer dans leurs villages ?, dans leurs champs ?, cultiver et avoir à manger à satiété ?…Autant des questions qui me préoccupent.  Ils trouveront leurs maisons détruites, peut être incendiées des portes défoncées… ils trouveront qu’on les a pillés, mais au moins ils retourneront chez eux, c’est ça notre espérance.  Même nous qui vivons ici à Goma, nous ne sommes pas dans la tranquillité.   Nous sommes toujours sous la menace, l’angoisse de se demander qu’est-ce qui peut arriver, si la guerre arrive en ville de Goma… Noël pour nous peut se résumer en cette espérance-là de voir la fin de la guerre des forces loyalistes et la rébellion du M23, voir le retour de nos frères et sœurs déplacés chez eux, pour trouver leurs maisons. Que les familles puissent se réunir puisqu’il y a celles qui sont séparées à cause de la guerre, qu’ils retrouvent la joie de vivre dans leur milieu parmi les leurs où ils ont toujours vécu.

Mais vous savez, si tout cela est arrivé, c’est peut- être certainement qu’il y a les ténèbres qui approuvent son point dans notre péché, dans notre cœur. S’il y a la guerre aujourd’hui, c’est puisqu’il y a des hommes et des femmes qui ont un cœur dur, qui sont égoïstes, qui cherchent à tout prix le pouvoir, à s’enrichir sur le dos des pauvres, à les exploiter…ils utilisent la violence pour avoir le pouvoir, ils bafouent la justice sociale ; ils se sont donnés à la corruption en pensant qu’avec l’argent on peut tout acheter.

Nous devons commencer par demander pardon au Seigneur pour nos péchés car tout ce que nous vivons part de notre cœur. C’est du cœur de l’homme que sortent les mauvaises choses, Jésus l’a dit dans les évangiles. Pendant ce temps de Noël,  nous devons d’abord demander à Dieu la Grâce de la conversion puisque nous sommes marqués par le péché qui nous rend comme complices de cette guerre que nous connaissons. Commençons par demander la conversion du cœur afin que nous puissions vivre les valeurs de l’évangile, de la fraternité, de la vérité, de la communion fraternelle, les valeurs de l’unité de tous les congolais mais aussi de toute l’Église.

Cette communion fraternelle à laquelle nous invite toujours le Pape François : que nous soyons sensibles à la justice puisqu’à la source de cette guerre, il y a sûrement des questions justice qui doivent nous marquer autour de partage de terre, des carrées miniers qui sont des richesses mais qui sont exploités par une petite portion de la population au détriment de la grande majorité de la population. Nous avons à demander au Seigneur la conversion. Que nous puissions désormais apprendre à vivre les valeurs évangéliques, chrétiennes, pendant ce temps de Noël, apprendre à laisser les antivaleurs de la violence, du mensonge, de l’exploitation des pauvres, de la haine, de l’hypocrisie ; je crois qu’il est temps pour nous d’apprendre à les laisser de côté si vraiment nous voulons que la paix revienne dans notre milieu, notre région.

Ensuite dans ce message, je voudrais m’adresser à mes frères et sœurs dans la foi chrétienne et à toutes les personnes de bonne volonté. Je pense à un proverbe Haussa du Niger qui dit : « Si tu perds le chemin, reviens au point de départ », je pense pour nous chrétiens aujourd’hui ; nous marchons dans l’obscurité, nous avons quelque peu perdu le repère, on ne voit pas très bien l’avenir. Alors, il est important de revenir au point de départ dans notre foi chrétienne, à l’histoire de notre Eglise, à la première communauté chrétienne. J’ai pensé en ce jour-ci à la vie de cette première communauté qui peut nous inspirer aujourd’hui.

Il y avait trois piliers autour desquels était construite cette première Eglise. L’auteur Saint Luc du livre des Actes nous dit au chapitre 2, 42 ; que la communauté chrétienne était assidue à entendre l’enseignement des apôtres. Elle se tournait vers la communion fraternelle et se montrait fidèle. Ils étaient aussi assidus à la fraction du pain (la célébration de l’eucharistie) ; et quand je vois la vie de notre communauté, chrétienne, je pense à cela et je me dis qu’on vit la fraction du pain à travers l’eucharistie.

Par l’enseignement des apôtres, nos prêtres et évêques prêchent l’évangile mais, je crois que nous ne mettons pas toujours en pratique ce que nous enseigne l’Eglise.

Pendant ce temps où nous allons accueillir Jésus, il est important que nous apprenions à vivre la parole que nous enseigne l’Eglise et surtout, dans le troisième pilier de la fidélité à la communion fraternelle. On est en besoin dans la situation où nous sommes, la population vit dans l’angoisse, dans la souffrance d’être déplacé ; on a besoin de la communion fraternelle, de l’amour entre nous comme nos premières communautés chrétiennes.

Mes frères et mes sœurs, je sais que nous vivons cette communion fraternelle dans le partage. Mais je crains deux choses :

  1. Notre partage se réduit souvent à une communion avec les membres de nos familles, nos amis, nos clans, tribus… et nous oublions les pauvres, les orphelins, les veuves, les déplacés de guerre.
  2. Cette communion se limite seulement au partage des biens matériels. Une fois qu’on a donné une couverture et à manger, on se limite là. Or, notre communion doit être vécue par le partage de nos valeurs profondes de l’évangile, de la foi, de l’espérance, de l’amour.

Aux parents,  je demande de parler de l’évangile à leurs enfants, de la naissance de Jésus… leur donner toute une catéchèse de Jésus, leur partager la foi, l’espérance, l’amour, la parole de Dieu ; pas seulement distribuer les biens matériels (cadeaux) qui nous habite.

Que notre partage nous ouvre aussi à tout le monde ; pas seulement ceux qui sont proches de nous par la tribu, la langue, les affinités, la famille…mais toute personne qui est dans le besoin peu importe ses origines, que nous puissions partager avec lui. En ce temps de Noël, ouvrons largement nos cœurs à tous ceux qui souffrent, qui attendent de nous un signe d’espérance et que chacun fasse l’effort pendant cette période festive d’être celui qui donne l’espérance à l’autre. Que nous puissions partager avec tous nos frères et sœurs toutes nos valeurs spirituelles. Que nous donnions une parole qui redonne la vie mais pas celle qui la fait perdre son sens.

Pendant ce temps de Noël, apprenons mes frères et sœurs à être sur l’espérance par nos actes, auprès de nos frères et sœurs qui souffrent : les plus pauvres, les déshérités, les méprisés surtout… voilà le message que je voudrais donner.

C’est ainsi que je voudrais souhaiter à toutes nos communautés chrétiennes, partout où elles se trouvent une joyeuse fête de Noël et une bonne année 2023 qui soit une année de paix, prospérité, de communion et d’amour entre nous ».

Propos recueillis par Lydie Waridi Kone

Communication

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LE GROUPE DES MAMA MWANGAZA : QUARANTE ANS APRÈS! https://diocesedegoma.org/2023/04/17/le-groupe-des-mama-mwangaza-quarante-ans-apres/ https://diocesedegoma.org/2023/04/17/le-groupe-des-mama-mwangaza-quarante-ans-apres/#respond Mon, 17 Apr 2023 07:47:59 +0000 https://diocesedegoma.org/?p=618
LES MAMA MWANGAZA sont un groupe d’action catholique né dans le Diocèse de Goma en 1982 sous forme
d’une chorale dont Monsieur Dieudonné Ndetuliye était responsable. Dans la suite des événements les
membres de cette chorale d’un quartier de Birere III en paroisse Cathédrale Saint Joseph en ville de Goma
s’est mué en groupe de prière en mettant l’accent sur les œuvres et l’apostolat en lieu et place des chants.
Désormais il fait partie des MAC (Mouvements d’Action Catholique), mouvements laïcs du Diocèse
conformément au Code Juridique du Droit Canonique qui stipule : « Les fidèles ont la liberté de fonder et de
diriger librement des associations ayant pour but la charité ou la piété, ou encore destinées à promouvoir la
vocation chrétienne dans le monde, ainsi que de se réunir afin de poursuivre ensemble ces mêmes fins »
(Can. 215).

Mes premiers contacts avec le groupe de prière.

C’est depuis 1985 que je travaille au diocèse de Goma comme prêtre diocésain et que j’entendais parler des
Mama Mwangaza mais c’est seulement en 2006 que Son Excellence Monseigneur l’Evêque Ngabu Faustin
(actuellement évêque émérite), alors évêque du Diocèse de Goma a daigné me nommer aumônier du groupe,
ce qui m’a permis de le côtoyer davantage et de mieux le connaître. Alors que je croyais rencontrer de vieilles
dames fatiguées et incapables de travailler, inutiles pour l’église de ce temps, à ma grande surprise, j’ai vu
que le groupe comprenait aussi des hommes (et pas uniquement des femmes : le nombre d’hommes était
très réduit mais il y en avait) et pas seulement de vieilles femmes mais aussi et surtout de jeunes mamans
capables de bouger le monde et pleines d’enthousiasme et d’initiatives. Des femmes qui constituent une
force indéniable et qui ont des potentialités dont l’Eglise diocésaine a besoin pour son développement
intégral.

Des réalisations des Mama Mwangaza


Une des activités principales cette année-là (comme chaque année) fut la préparation de la fête de
l’Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge Marie qui tombe toujours le 8 décembre de chaque année
dans l’Eglise Catholique. C’est la Fête des fêtes pour les Mama Mwangaza comme ça devrait l’être pour
chaque être de chair conscient de la participation de la Vierge Marie à sa rédemption. Célébrer l’Immaculée
Conception de Marie c’est affirmer sans ambages que dès le premier instant de son existence terrestre, Marie
est le seul être humain qui n’a pas commis ni connu le péché originel, encore moins une quelconque autre
faute liée à la nature humaine. Bien entendu, en affirmant, après mûre réflexion, que la Vierge Marie n’a
jamais perdu l’innocence originelle et qu’elle est la nouvelle Eve, l’Eglise Catholique n’affirme pas autre chose
que le salut intégral de celle qui allait devenir la Mère du Sauveur : elle a été rachetée d’avance par lui d’une
manière éminente et unique, on dirait même exceptionnelle en considération des mérites de son Fils.

La fête a donc été préparée avec minutie par une Neuvaine (sorte de retraite spirituelle préparatoire des
grandes fêtes) à partir du début du mois de décembre. Notons aussi que c’est Marie en tant que Immaculée
(conçue sans péché) qui est la patronne du groupe et la fête est célébrée avec la plus grande solennité
possible : à l’occasion on invite le ban et l’arrière ban. Pendant la Neuvaine les mamans étaient très
nombreuses et c’est à peine que l’on pouvait noter la présence de quelques hommes. Mais le Jour de la Fête,
le 08 décembre 2006, ce fut comme dans le livre de l’Apocalypse : « C’était une foule immense que nul ne
pouvait dénombrer » (Apoc 7,9), hommes et femmes, jeunes et vieux mais les femmes étaient de loin les
plus nombreuses. Une foule immense de témoins qui n’a pas manqué d’impressionner et d’attirer
l’attention en tant qu’atout majeur de développement. Avoir plus de deux milles personnes fortes,
dynamiques, attentionnées, pleines de bonne volonté et disponibles, un peu comme les Israélites quand ils
dirent à Moïse : tout ce que le Seigneur a dit, nous le mettrons en pratique… Avec une telle population, que
ne peut-on pas faire en commençant par ces mamans elles-mêmes?

En dehors de la solennité de l’Immaculée Conception que l’on célèbre chaque année, les Mama Mwangaza
ont aussi célébré leur Jubilée d’argent en 2007. Le groupe a eu l’idée de confectionner l’uniforme pour plus
de visibilité et cela a drainé un grand monde vers eux. Et comme dit l’adage : « Quot capita, tot sensus :
autant de têtes, autant d’avis », l’idée est venue « d’aller en périphérie », c’est-à-dire, sortir du Diocèse (Va
plus loin). Après tirage au sort, le choix est tombé sur le Diocèse de Nyundo au Rwanda voisin. Là l’accueil a
été chaleureux, fraternel, impressionnant et pour l’Evêque du lieu, Son Excellence Monseigneur Alexis
Habiyambere (aujourd’hui émérite), c’était l’Esprit de Dieu qui parlait en ses fils. Du côté de l’Eglise du
Rwanda, c’est comme si le groupe était attendu depuis longtemps. Depuis lors, les Mama Mwangaza n’ont
fait que gagner du terrain.

Au Diocèse de Goma on venait de créer le Grand Séminaire de Théologie Saint Jean Paul II qui éprouvait
beaucoup de difficultés de fonctionnement. Ainsi est née l’idée de réunir occasionnellement vivres et non
vivres pour pourvoir aux besoins du Séminaire diocésain. Par la suite, on a commencé à distribuer à tous les
Séminaires présents à Buhimba : Redemptoris Mater, Propédeutique saint André, Philosophat Mgr Busimba
et Théologat Saint Jean Paul II. Pour toute nécessité, Goma et Nyundo fonctionnent comme un même groupe,
tellement l’union est grande. Aujourd’hui, beaucoup d’autres groupes de prières et même les paroisses de la
ville ont emboîté le pas pour une bonne prise en charge des maisons de formation sacerdotale.

Il va sans dire que j’étais nommé comme aumônier et non comme président ou directeur d’une association
ou d’un organisme non gouvernemental quelconque. Restant sauves les paroles du Concile Vatican II sur
l’apostolat des laïcs dans l’Eglise : « La mission de l’Eglise, par conséquent, n’est pas seulement d’apporter
aux hommes le message du Christ et sa grâce, mais aussi de pénétrer et de parfaire par l’esprit évangélique
l’ordre temporel. Les fidèles laïcs accomplissant cette mission de l’Eglise, exercent donc leur apostolat aussi
bien dans l’Eglise que dans le monde, dans l’ordre spirituel que dans l’ordre temporel. Bien que ces ordres
soient distincts, ils sont liés dans l’unique dessein divin ; aussi Dieu lui-même veut-il, dans le Christ, réassumer
le monde tout entier, pour en faire une nouvelle créature en commençant dès cette terre et en lui donnant
sa plénitude au dernier jour. Le laïc, qui est tout ensemble membre du peuple de Dieu et de la cité des
hommes n’a qu’une conscience chrétienne. Celle-ci doit le guider sans cesse dans les deux domaines »
(Décret sur l’apostolat des laïcs : Apostolicam Actuositatem n° 5).

Ce faisant, j’ai donc pensé que ces gens pouvaient être assistés en intelligence et en savoir-faire et peut-être
en entreprenariat pour constituer un socle de développement communautaire solide non seulement pour
les diocèses mais même pour le pays et pourquoi pas la Région des Grands Lacs africains. Une chose est
certaine : les intellectuels congolais devraient trouver une manière de mettre leur Intelligentsia à la
disposition ou mieux au service de la population congolaise généralement analphabète. On n’étudie pas pour
soi-même mais pour les autres. Voilà ce qui pourrait hâter le développement et l’émergence rapide du pays
et de la Région. C’est le sens du principe latin : « Mens agitat molem » : l’esprit meut la masse. C’est aussi le
non-dit du service que l’on attend de l’aumônerie mais c’est dans la discrétion.

Perspective davenir


Le groupe des Mama Mwangaza, comme tous les groupes de prière qui forment les MAC est un groupe
spirituel qui se situe dans le cadre des associations des fidèles tel que défini par le Code du Droit canonique
(Can 299 à 301). Il s’agit bel et bien d’un groupe missionnaire, évangélisateur comme le dit si bien le pape
François dans son encyclique Evangelii Gaudium où il cite à plusieurs reprises l’expression « disciples
missionnaires » (n° 20 24). Le disciple c’est celui qui apprend mais dans l’esprit du pape il doit en même
temps être un porteur de la Bonne Nouvelle. Il faut aller à la recherche de la brebis perdue (à la périphérie
selon lexpression chère au pape François) comme Jésus a fait lorsqu’il a rencontré la femme samaritaine (Jn
4, 4-52). De femme aux mœurs légères qu’elle était avant de rencontrer le Christ, elle est devenue apôtre et
héraut de l’évangile. Voilà pourquoi le Seigneur Dieu a dit : vous ne pouvez pas me voir et vivre (Ex 33,20).
Vous ne pouvez plus vivre comme avant lorsque vous avez rencontré le Seigneur votre Dieu. C’est pourquoi
Jésus envoie des disciples : de toutes les nations faites des disciples…

De ce point de vue, les Mama Mwangaza ainsi que les autres mouvements de prière (qui plus qui moins)
s’efforcent autant que faire se peut à s’y appliquer. Il y a un aspect qui semble être, si pas oublié du moins
négligé par la plupart des groupes et mouvements de prière.

C’est l’aspect temporel tel que stipulé plus haut conformément à l’enseignement du Magistère de l’Eglise
Catholique. A linstar du pape Jean Paul II au sujet de la foi et de la raison dans son encyclique Fides et Ratio.
Il dit : « La foi et la raison sont comme les deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever vers la
contemplation de la vérité » (n°0). De la même façon, nous pouvons dire que le spirituel et le temporel sont
les deux ailes qui permettent aux mouvements daction catholique d’atteindre leurs objectifs. C’est le souhait
que lon peut formuler en leur endroit pour échapper à la critique d’être opium du peuple.

Abbé Kitsa Buunda Daniel, Formateur au Grand Séminaire Saint Jean-Paul II de Buhimba, Diocèse de Goma/RDC

LE GROUPE DES MAMA MWANGAZA :
QUARANTE ANS APRES

LES MAMA MWANGAZA sont un groupe d’action catholique né dans le Diocèse de Goma en 1982 sous forme
d’une chorale dont Monsieur Dieudonné Ndetuliye était responsable. Dans la suite des événements les
membres de cette chorale d’un quartier de Birere III en paroisse Cathédrale Saint Joseph en ville de Goma
s’est mué en groupe de prière en mettant l’accent sur les œuvres et l’apostolat en lieu et place des chants.
Désormais il fait partie des MAC (Mouvements d’Action Catholique), mouvements laïcs du Diocèse
conformément au Code Juridique du Droit Canonique qui stipule : « Les fidèles ont la liberté de fonder et de
diriger librement des associations ayant pour but la charité ou la piété, ou encore destinées à promouvoir la
vocation chrétienne dans le monde, ainsi que de se réunir afin de poursuivre ensemble ces mêmes fins »
(Can. 215).

Mes premiers contacts avec le groupe de prière.

C’est depuis 1985 que je travaille au diocèse de Goma comme prêtre diocésain et que j’entendais parler des
Mama Mwangaza mais c’est seulement en 2006 que Son Excellence Monseigneur l’Evêque Ngabu Faustin
(actuellement évêque émérite), alors évêque du Diocèse de Goma a daigné me nommer aumônier du groupe,
ce qui m’a permis de le côtoyer davantage et de mieux le connaître. Alors que je croyais rencontrer de vieilles
dames fatiguées et incapables de travailler, inutiles pour l’église de ce temps, à ma grande surprise, j’ai vu
que le groupe comprenait aussi des hommes (et pas uniquement des femmes : le nombre d’hommes était
très réduit mais il y en avait) et pas seulement de vieilles femmes mais aussi et surtout de jeunes mamans
capables de bouger le monde et pleines d’enthousiasme et d’initiatives. Des femmes qui constituent une
force indéniable et qui ont des potentialités dont l’Eglise diocésaine a besoin pour son développement
intégral.

Des réalisations des Mama Mwangaza

Une des activités principales cette année-là (comme chaque année) fut la préparation de la fête de
l’Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge Marie qui tombe toujours le 8 décembre de chaque année
dans l’Eglise Catholique. C’est la Fête des fêtes pour les Mama Mwangaza comme ça devrait l’être pour
chaque être de chair conscient de la participation de la Vierge Marie à sa rédemption. Célébrer l’Immaculée
Conception de Marie c’est affirmer sans ambages que dès le premier instant de son existence terrestre, Marie
est le seul être humain qui n’a pas commis ni connu le péché originel, encore moins une quelconque autre
faute liée à la nature humaine. Bien entendu, en affirmant, après mûre réflexion, que la Vierge Marie n’a
jamais perdu l’innocence originelle et qu’elle est la nouvelle Eve, l’Eglise Catholique n’affirme pas autre chose
que le salut intégral de celle qui allait devenir la Mère du Sauveur : elle a été rachetée d’avance par lui d’une
manière éminente et unique, on dirait même exceptionnelle en considération des mérites de son Fils.

La fête a donc été préparée avec minutie par une Neuvaine (sorte de retraite spirituelle préparatoire des
grandes fêtes) à partir du début du mois de décembre. Notons aussi que c’est Marie en tant que Immaculée

(conçue sans péché) qui est la patronne du groupe et la fête est célébrée avec la plus grande solennité
possible : à l’occasion on invite le ban et l’arrière ban. Pendant la Neuvaine les mamans étaient très
nombreuses et c’est à peine que l’on pouvait noter la présence de quelques hommes. Mais le Jour de la Fête,
le 08 décembre 2006, ce fut comme dans le livre de l’Apocalypse : « C’était une foule immense que nul ne
pouvait dénombrer » (Apoc 7,9), hommes et femmes, jeunes et vieux mais les femmes étaient de loin les
plus nombreuses. Une foule immense de témoins qui n’a pas manqué d’impressionner et d’attirer
l’attention en tant qu’atout majeur de développement. Avoir plus de deux milles personnes fortes,
dynamiques, attentionnées, pleines de bonne volonté et disponibles, un peu comme les Israélites quand ils
dirent à Moïse : tout ce que le Seigneur a dit, nous le mettrons en pratique… Avec une telle population, que
ne peut-on pas faire en commençant par ces mamans elles-mêmes?

En dehors de la solennité de l’Immaculée Conception que l’on célèbre chaque année, les Mama Mwangaza
ont aussi célébré leur Jubilée d’argent en 2007. Le groupe a eu l’idée de confectionner l’uniforme pour plus
de visibilité et cela a drainé un grand monde vers eux. Et comme dit l’adage : « Quot capita, tot sensus :
autant de têtes, autant d’avis », l’idée est venue « d’aller en périphérie », c’est-à-dire, sortir du Diocèse (Va
plus loin). Après tirage au sort, le choix est tombé sur le Diocèse de Nyundo au Rwanda voisin. Là l’accueil a
été chaleureux, fraternel, impressionnant et pour l’Evêque du lieu, Son Excellence Monseigneur Alexis
Habiyambere (aujourd’hui émérite), c’était l’Esprit de Dieu qui parlait en ses fils. Du côté de l’Eglise du
Rwanda, c’est comme si le groupe était attendu depuis longtemps. Depuis lors, les Mama Mwangaza n’ont
fait que gagner du terrain.

Au Diocèse de Goma on venait de créer le Grand Séminaire de Théologie Saint Jean Paul II qui éprouvait
beaucoup de difficultés de fonctionnement. Ainsi est née l’idée de réunir occasionnellement vivres et non
vivres pour pourvoir aux besoins du Séminaire diocésain. Par la suite, on a commencé à distribuer à tous les
Séminaires présents à Buhimba : Redemptoris Mater, Propédeutique saint André, Philosophat Mgr Busimba
et Théologat Saint Jean Paul II. Pour toute nécessité, Goma et Nyundo fonctionnent comme un même groupe,
tellement l’union est grande. Aujourd’hui, beaucoup d’autres groupes de prières et même les paroisses de la
ville ont emboîté le pas pour une bonne prise en charge des maisons de formation sacerdotale.

Il va sans dire que j’étais nommé comme aumônier et non comme président ou directeur d’une association
ou d’un organisme non gouvernemental quelconque. Restant sauves les paroles du Concile Vatican II sur
l’apostolat des laïcs dans l’Eglise : « La mission de l’Eglise, par conséquent, n’est pas seulement d’apporter
aux hommes le message du Christ et sa grâce, mais aussi de pénétrer et de parfaire par l’esprit évangélique
l’ordre temporel. Les fidèles laïcs accomplissant cette mission de l’Eglise, exercent donc leur apostolat aussi
bien dans l’Eglise que dans le monde, dans l’ordre spirituel que dans l’ordre temporel. Bien que ces ordres
soient distincts, ils sont liés dans l’unique dessein divin ; aussi Dieu lui-même veut-il, dans le Christ, réassumer
le monde tout entier, pour en faire une nouvelle créature en commençant dès cette terre et en lui donnant
sa plénitude au dernier jour. Le laïc, qui est tout ensemble membre du peuple de Dieu et de la cité des
hommes n’a qu’une conscience chrétienne. Celle-ci doit le guider sans cesse dans les deux domaines »
(Décret sur l’apostolat des laïcs : Apostolicam Actuositatem n° 5).

Ce faisant, j’ai donc pensé que ces gens pouvaient être assistés en intelligence et en savoir-faire et peut-être
en entreprenariat pour constituer un socle de développement communautaire solide non seulement pour
les diocèses mais même pour le pays et pourquoi pas la Région des Grands Lacs africains. Une chose est
certaine : les intellectuels congolais devraient trouver une manière de mettre leur Intelligentsia à la
disposition ou mieux au service de la population congolaise généralement analphabète. On n’étudie pas pour
soi-même mais pour les autres. Voilà ce qui pourrait hâter le développement et l’émergence rapide du pays
et de la Région. C’est le sens du principe latin : « Mens agitat molem » : l’esprit meut la masse. C’est aussi le
non-dit du service que l’on attend de l’aumônerie mais c’est dans la discrétion.

Perspective davenir
Le groupe des Mama Mwangaza, comme tous les groupes de prière qui forment les MAC est un groupe
spirituel qui se situe dans le cadre des associations des fidèles tel que défini par le Code du Droit canonique
(Can 299 à 301). Il s’agit bel et bien d’un groupe missionnaire, évangélisateur comme le dit si bien le pape
François dans son encyclique Evangelii Gaudium où il cite à plusieurs reprises l’expression « disciples
missionnaires » (n° 20 24). Le disciple c’est celui qui apprend mais dans l’esprit du pape il doit en même
temps être un porteur de la Bonne Nouvelle. Il faut aller à la recherche de la brebis perdue (à la périphérie
selon lexpression chère au pape François) comme Jésus a fait lorsqu’il a rencontré la femme samaritaine (Jn
4, 4-52). De femme aux mœurs légères qu’elle était avant de rencontrer le Christ, elle est devenue apôtre et
héraut de l’évangile. Voilà pourquoi le Seigneur Dieu a dit : vous ne pouvez pas me voir et vivre (Ex 33,20).
Vous ne pouvez plus vivre comme avant lorsque vous avez rencontré le Seigneur votre Dieu. C’est pourquoi
Jésus envoie des disciples : de toutes les nations faites des disciples…

De ce point de vue, les Mama Mwangaza ainsi que les autres mouvements de prière (qui plus qui moins)
s’efforcent autant que faire se peut à s’y appliquer. Il y a un aspect qui semble être, si pas oublié du moins
négligé par la plupart des groupes et mouvements de prière.

C’est l’aspect temporel tel que stipulé plus haut conformément à l’enseignement du Magistère de l’Eglise
Catholique. A linstar du pape Jean Paul II au sujet de la foi et de la raison dans son encyclique Fides et Ratio.
Il dit : « La foi et la raison sont comme les deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever vers la
contemplation de la vérité » (n°0). De la même façon, nous pouvons dire que le spirituel et le temporel sont
les deux ailes qui permettent aux mouvements daction catholique d’atteindre leurs objectifs. C’est le souhait
que lon peut formuler en leur endroit pour échapper à la critique d’être opium du peuple.

Fait à Goma/Buhimba le 02 avril 2023

Abbé Kitsa Buunda Daniel, formateur au Grand Séminaire Saint Jean-Paul II de Buhimba, Diocèse de Goma/RDC

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