Goma – DIOCESE DE GOMA https://diocesedegoma.org SITE WEB DU DIOCESE DE GOMA Wed, 10 Jul 2024 10:51:33 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://diocesedegoma.org/wp-content/uploads/2024/09/cropped-LOGO-DIOCESE-DE-GOMA-03-32x32.jpg Goma – DIOCESE DE GOMA https://diocesedegoma.org 32 32 30 ans de guerre : Les femmes s’engagent à trouver la Paix au diocèse de Goma https://diocesedegoma.org/2024/04/24/30-ans-de-guerre-les-femmes-sengagent-a-trouver-la-paix-au-diocese-de-goma/ https://diocesedegoma.org/2024/04/24/30-ans-de-guerre-les-femmes-sengagent-a-trouver-la-paix-au-diocese-de-goma/#respond Wed, 24 Apr 2024 08:59:11 +0000 https://diocesedegoma.org/?p=869

De quelle manière je contribue à ramener  et à donner la Paix autour de moi ?

C’est la question qu’a lancé Mgr Willy Ngumbi, Evêque de Goma aux femmes lors de cette première Edition de JDF, qui a réuni plus de 5 mille femmes, pour trouver la paix face aux maux :  Haine, tribalisme, discrimination, jalousie, l’envie, qui rongent les filles et fils de Goma et qui freinent « la vraie Paix » :

Pour trouver une réponse, Mgr Willy parle d’une lutte que chacun de nous est appelé à faire : « La lutte commence par la recherche d’une paix intérieure, la paix avec soi-même. Etre en paix avec soi signifie accepter et guérir de ses blessures du passé, comprendre de quelles manières elles nous ont conduit à endosser le rôle que nous avons encore aujourd’hui et essayer de retrouver qui vous êtes vraiment, votre moi profond, non pas celui qui est blessé ».

En ce 17 mars 2024 à la paroisse Notre Dame du Mont Carmel, l’évêque de Goma a appelé les femmes à prêcher par l’exemple en se référant à six femmes de la bible. D’abord d’Eve ; qui malgré sa naïveté, son rôle principal était celui de l’éducation des enfants. En tant que détentrice de l’éducation, la femme du diocèse de Goma doit prendre ce rôle (d’éducatrice) au sérieux et garantir ainsi un avenir meilleur à sa progéniture. Sarah (femme d’Abraham), elle était souriante, optimiste en Dieu ; elle a su donner de la joie dans sa famille. La femme du diocèse de Goma doit savoir aimer les enfants de la même manière et sans aucune distinction, préférence ou penchant. Ensuite Ruth, l’étrangère qui a fait preuve d’amour envers tous dans sa nouvelle famille et Anne, caractérisée par une vie de prière intense qui doit définir les femmes du diocèse de Goma. Et enfin, MarieMadeleine, qui est l’exemple par excellence de la conversion du cœur malgré son état de pécheur et Marie, la mère de Jésus pour sa qualité d’obéissance à Dieu. Si la femme du Nord-Kivu obéit à la parole de Dieu, il n’y aura pas de tribalisme, des guerres moins encore les tueries… a chuté Mgr Willy pour clôturer sa conférence.

Un jeu des questions- réponses a ensuite suivi et où les femmes, une par une, a pris le micro pour poser sa question avant de promettre qu’elles vivront désormais selon l’exemple de ces six femmes qui ont contribué au salut et au développement de leurs peuples. Ces femmes ont également exprimé leur inquiétude face à l’alcoolisme exagérée de la jeunesse locale, et se sont engagées à user de leur pouvoir parental et social pour décourager cette pratique qui distrait plusieurs jeunes.

Ce qui aura sans doute marqué également l’esprit en ce 17 mars c’est aussi l’intervention inter religieux des femmes Kimbanguistes, musulmanes et protestantes qui après avoir suivi la catéchèse de l’évêque de Goma ont exprimé leur désir ardent de voir la paix revenir dans la région du Kivu.

«Dieu est la Paix par excellence. Et si nous disons que nous prions ce Dieu alors que l’on soit Catholiques, Musulmans, Kimbanguistes, Protestants, ou membre de l’Eglise de Réveil,  alors nous devons tous œuvrer pour la paix et la cohabitation pacifique entre les peuples », a lancé au micro la maman Kimbanguiste devant une foule qui a répondue par des applaudissements.

Autre fait marquant, c’est la présentation d’un tableau conçu par une des femmes du mouvement Marial  peint à l’ancre bleu représentant l’image d’une femme assise et tachée de sang au milieu de la carte géographique de la RDC. Dans ses mains, on peut voir qu’elle tient une aiguille et essaie tant bien que mal à « recoller » « confectionner » les morceaux déchirés du pays par plus d’une décennie des guerres.

« Les principales victimes de toutes ces atrocités sont les femmes. Nous ne pouvons pas voir notre pays continuer à être déchiré par la violence et les crimes de tout genre sans rien faire. Il est temps que ‘’les femmes’’, réunissent (en confectionnant) toutes les parties du pays que certaines personnes malintentionnées ont déchiré à cause de leur désir égoïste. Nous disons Non, aux groupes rebelles qui pillent et nous violent. Non à ceux qui enrôlent de force nos enfants dans les milices. Non, à ceux qui alimentent le clivage ethnique et nous tuent à cause notre morphologie… Les femmes sont désormais debout et ne vont pas accepter que ce pays soit divisé, 30 ans de barbarie, c’est assez !» a déclaré une des représentantes de femmes en remettant ledit tableau à Mgr Willy Ngumbi.

Le rendez-vous du 17 mars 2024  était donc solennel et les fidèles-femmes sur leur « 31 », ont répondu présent à l’appel de leur Evêque, en  qui,  ont elle dit  « placer leur confiance pour user de son influence et transmettre leurs doléances aux autorités du pays ».

L’initiative de réunir les femmes et filles des différentes confessions religieuses autour des questions fondamentales de la société, a été louée par plus d’un observateur au regard de leur effectif au sein de la communauté et de l’influence que leurs actions peuvent avoir dans ce processus de recherche de la paix.

Au mois de mars de l’an prochain, sauf en cas d’imprévu, la deuxième édition de cette journée pourrait être organisée au diocèse de Goma.

Lydie Waridi Kone

Communication

 

 

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Érection d’une nouvelle province: signe de maturité des ursulines de la RDC https://diocesedegoma.org/2023/05/09/erection-dune-nouvelle-province-signe-de-maturite-des-ursulines-de-la-rdc/ https://diocesedegoma.org/2023/05/09/erection-dune-nouvelle-province-signe-de-maturite-des-ursulines-de-la-rdc/#respond Tue, 09 May 2023 17:29:24 +0000 https://diocesedegoma.org/?p=666 Les Sœurs Ursulines de Tildonk se sont réunies le mardi 22 novembre 2022 autour de Mgr Willy Ngumbi, Evêque de Goma dans une messe, en vue de rendre grâce à Dieu pour l’érection d’une nouvelle province Ursuline en République Démocratique du Congo, confiée sous la responsabilité de la Sœur Marie-Louise Zawadi Shamabale.

Fondée en 1818 en Belgique par l’Abbé Corneille Martin Lambertz, Curé de Tildonk au moment où la Belgique se trouvait dans une situation dramatique de pauvreté tant morale que spirituelle, causée par les révolutions qui ravageaient l’Europe. En initiant cette Congrégation, ce prêtre voulait sauver la société et l’Eglise, en commençant par sortir la jeunesse de l’ignorance déplorable dans laquelle elle se trouvait; tout en aidant les paroissiens à la conversion des mœurs et l’approfondissement de leur vie chrétienne.

Cette Congrégation s’est implantée en République Démocratique du Congo, ancien Zaïre en 1955. La congrégation des Ursulines de Tildonk est arrivée donc à Goma et a commencé directement avec la construction de l’école primaire Sainte Ursule  qui deviendra ensuite l’école secondaire Sainte Ursule qui a été nommée après le lycée Chem-chem. C’est à ce site là que les Sœurs ont commencé la mission du Zaïre qui jadis était encore une sous province.

Ainsi pour devenir aujourd’hui  une province autonome, la sous-province ursuline du Congo a été soumise à des différentes conditions auxquelles non seulement elle a répondu favorablement mais aussi il s’est fait sentir une grande maturité en elle, ce qui a poussé  la maison généralice se trouvant en Belgique de faire de la RDC une Province Ursuline qui désormais est autonome.

« C’est depuis l’année 2016 que les travaux ont commencé, nous avons été soumises à un canevas à suivre et sur lequel il fallait travailler sur quelques domaines de la vie entre autres le charisme, la mission, l’apostolat, la vie spirituelle, le leadership de la province, le nombre des membres, de travailler les directives de la province parce que nous travaillions avec les directives générales de notre congrégation et nous les avons faites et présentées au chapitre vice provinciale de septembre 2021. Le suivi a été effectué par le gouvernement général et le conseil élargie, et c’est le 17 mai 2022 à Rome que le gouvernement général a déclaré que désormais la vice-province du Congo passe au rang de province et un décret a été signé le 31 de ce même mois par la supérieure générale autorisant le fonctionnement du provincialat du Congo », a déclaré la sœur Marie-Louise Zawadi, Supérieure provinciale des sœurs ursulines au Congo.

Dans ses allocutions faites pendant cette messe d’action de grâce, cette Supérieure a dit avoir confiance au Seigneur qui l’a choisi et aux consœurs avec lesquelles elle travaille ensemble ; tout en les invitant à la collaboration dans le travail et de la porter chaque fois dans leurs prières pour qu’elle exerce bien le ministère lui confié par le Seigneur.

Dans son homélie, Mgr Willy Ngumbi, célébrant du jour n’a pas su terminer sans pour autant présenter ses sincères félicitations à la nouvelle Province ursuline : « Dans une Eglise, une province est une entité importante surtout de par les indicateurs de sa croissance, de sa maturité, de ses responsabilités, des moyens nécessaires pour se prendre en charge, … C’est ainsi que nous rendons grâce à Dieu pour la croissance de la congrégation des sœurs Ursulines de Tildonk dans notre pays la RDC. Je profite par ces mots vous féliciter pour la grande maturité que vous avez prouvée, pour le grand travail abattu malgré les hauts et les bas, pour les efforts fournis pour que vous obteniez aujourd’hui la responsabilité de cette province. Ce n’est pas un fruit du hasard mais d’un dur labeur. Travaillez encore plus fort et ensemble comme vous avez l’habitude de le faire. Que ce provincialat ne vous fasse pas orgueilleuses mais  rendre gloire à Dieu pour le salut du monde ».

Pour sa part Mgr Théophile Kaboy, Evêque émérite de Goma, présent aussi à cette activité a dit reconnaitre les efforts consentis par les sœurs ursulines depuis des années et a loué leur esprit de collaboration et de l’assiduité au travail, au service du Seigneur.

Signalons que la congrégation des ursulines de Tildonk est désormais à 15 communautés en RDC dont 5 communautés à Goma, 2 à Bukavu, 2 à Kindu, 1 communauté à Kalima, à Lubumbashi ville 3 communautés, 1 à Kambove et 1 à Likasi et compte encore s’élargir sur toute l’étendue du Congo dans les années qui suivront.

Angèle Buke

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Cri de la Paix : Cette Insistante Réclamation de la Paix en RDC https://diocesedegoma.org/2023/05/09/cri-de-la-paix-cette-insistante-reclamation-de-la-paix-en-rdc/ https://diocesedegoma.org/2023/05/09/cri-de-la-paix-cette-insistante-reclamation-de-la-paix-en-rdc/#respond Tue, 09 May 2023 16:38:55 +0000 https://diocesedegoma.org/?p=659 C’est sous le thème « Le cri de la paix », religion et culture en dialogue qu’une conférence de paix a été organisée par la Communauté de Sant ’Egidio en présence de leaders religieux le mardi 1er novembre 2022 à l’hôtel Congo Uni, dans le cadre du projet interconfessionnel pour la paix à l’Est de la République Démocratique du Congo.

La paix, la prière et les pauvres étant les trois références de la communauté Sant’ Egidio, celle-ci n’est pas restée intouchable face aux graves atrocités que traverse l’Est de la République Démocratique du Congo surtout la province du Nord-Kivu qui est devenue un terrain de jeu des plusieurs maux : guerres intensifiées, déplacements massifs des populations, des pertes en vies humaines, kidnapping, massacres, etc.

Face à tous ces problèmes, cette communauté étant de l’Eglise et voulant participer à l’instauration de la paix, a organisé une prière menée sous forme d’une conférence de paix dans laquelle différents leaders religieux ont pris part et  ont présenté leurs points de vue sur la situation que traverse le Nord-Kivu.

C’est dans ce même cadre qu’il y a eu des discours profonds prononcés par différents intervenants et, ont fait l’objet du jour ; notamment celui de l’Evêque de Goma, du Vice-Gouverneur de province, du Maire de la ville de Goma, le Représentant de l’Islam, le Représentant des ECC ( Eglise du Christ au Congo) ainsi que celui de la Responsable de la Communauté  de Sant ’Egidio/Goma.

Au travers des discours, Mgr Willy Ngumbi, Evêque de Goma a eu l’occasion de rappeler combien chaque guerre laisse le monde pire qu’elle ne l’a trouvé et a ensuite invité tous les participants à ne pas tomber dans les pièges de la haine mais à s’aligner du côté de ceux qui cherchent la paix :

« De ce fait, nous savons également que le cri de paix est souvent étouffé non seulement par la rhétorique de la guerre mais aussi par l’indifférence, par le manque d’amour entre nous. Ce cri est souvent réduit au silence par la haine qui grandit en se combattant. Mais l’invocation de la paix ne peut être réprimée ; elle monte du cœur des mères quand elles voient mourir leurs enfants. Elle s’inscrit sur les visages des réfugiés, des familles en fuite, des blessés ou des mourants et ce cri silencieux nous voulons aujourd’hui qu’il monte vers Dieu, qu’il monte au ciel. Ce cri ne connait pas de formule magique pour sortir des conflits. Ce cri, il a le sacro-saint droit de demander la paix au nom des souffrances subies et il mérite d’être écouté non pas seulement par Dieu mais par chacun et chacune de nous en commençant par les dirigeants, par tous ceux et toutes celles qui ont un pouvoir et qui peuvent influencer le cours de cette guerre pour que la paix revienne. Chaque guerre, a dit le Saint Père Pape François, laisse le monde pire qu’il ne l’a trouvé. Frères et sœurs ne nous laissons donc pas contaminés par la logique de la guerre. Ne tombons pas dans le piège de la haine, le piège de la division, le piège de la stigmatisation. Plaçons la paix au cœur de nos visions du monde et de notre pays comme objectif central de notre action tant au niveau personnel, que social, politique et religieux, à tous les niveaux voulons nous dire ».

Le Vice-Gouverneur du Nord-Kivu, le Général Romuald Ekuka, à son tour a loué la belle initiative organisée par la communauté Saint ‘Egidio qui a eu ce souci de donner une réponse concrète aux violences et manifestations perpétrées au Nord-Kivu et en ville de Goma :

« Je félicite la communauté Sant ’Egidio d’avoir pensé à organiser cette journée riche en couleur. Il suffirait que tous les habitants de la province du Nord- Kivu nous délaissions tous nos conflits de côté mais que nous demandions la paix au Seigneur Dieu Tout-Puissant en toute foi en laissant toutes les querelles de côté. Ce n’est pas par hasard que Dieu a créé ce pays et ce n’est pas par hasard qu’il y a une certaine République Démocratique du Congo pour que, tous ensemble, nous soyons unis à l’intérieur du périmètre de ce pays ; Ce pays que nous devons chérir, ce pays que nous devons défendre, ce pays que nous devons aimer. Quand nous ne l’aimons pas, nous trahissons notre pays ; lorsque nous conjuguons avec l’ennemi, où allons-nous ? Dieu n’est pas d’accord avec cela ».

Le Représentant de la confession Islamique a confirmé que la Communauté musulmane du Nord-Kivu est préoccupée par la situation actuelle et a demandé aux fidèles et à tous les participants de rester soudés derrière les Forces Armées de la RDC et d’éviter de tomber dans les conflits intercommunautaires qui risqueraient de profiter à l’ennemi.

Il est nécessaire d’envoyer un message fort d’espoir et de confiance en l’avenir. Le monde a besoin de toute urgence d’un dispositif de dialogue qui protège et affirme la paix, toujours et dans tous les contextes, a souligné Aline Minani, Responsable de la Communauté Sant’Egidio Goma.

Notons que cet événement a rassemblé les attentes de paix des peuples et des cultures, à un moment marqué par le retour tragique de la guerre à l’Est de la République Démocratique du Congo.

Rappelons que cette assise est la 36ème rencontre pour la paix et a été tenue pour la première fois le 27 octobre 1986, à laquelle le Pape Jean-Paul II avait invité des représentants des diverses traditions religieuses du monde.

Angèle Buke

 

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Ils sont dans la misère, ils n’ont pas à manger ni de quoi se vêtir ! https://diocesedegoma.org/2023/05/09/ils-sont-dans-la-misere-ils-nont-pas-a-manger-ni-de-quoi-se-vetir/ https://diocesedegoma.org/2023/05/09/ils-sont-dans-la-misere-ils-nont-pas-a-manger-ni-de-quoi-se-vetir/#respond Tue, 09 May 2023 15:57:45 +0000 https://diocesedegoma.org/?p=635 «  Le 25 décembre est la célébration du mystère de notre salut. Ce salut est venu dans le monde par Jésus-Christ ; Il est entré dans le monde par sa naissance à Bethléem. Ce jour est une grande solennité au début de l’année liturgique. Noël est aussi la célébration de la Paix puisque Jésus est né parmi nous comme Prince de la paix. Cette solennité d’Espérance est l’essence du Christ dans notre vie qui ouvre pour nous le salut. En pensant à ce message, je voudrais donner au peuple de Dieu, à toutes les personnes de bonne volonté cette parole du prophète Esaïe au neuvième chapitre premier verset que nous allons entendre surement dans les célébrations eucharistiques de Noël dans la messe de la nuit. Isaïe dit : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière », c’est tous les symboles de Noël.

Cela nous rejoint, nous population de Goma, communauté chrétienne de Goma, dans le concret de notre vie. Quand Isaïe l’a dit, il s’adressait à une population qui était en exil à Babylone en déplacement de guerre. Cette population vivait en scrutant le moindre signe d’espérance qui pouvait lui être donné, son retour dans la terre promise. Retour à Jérusalem où était érigé le temple de Dieu, le mont Sion…c’était le retour vers la cité pour reprendre la vie spirituelle et offrir des sacrifices, des cultes autour du temple de Jérusalem.

Je pense que nous sommes dans la même situation  aujourd’hui. Quand nous voyons autour de nous dans la périphérie de la ville de Goma, plus de 15 milles personnes sont déplacées de guerre. Ils sont dans des camps de fortune en cette saison pluvieuse ; ils sont dans la misère, la pauvreté, ils n’ont pas à manger ni de quoi se vêtir. Je pense vraiment à eux pendant cette période de Noël.

Quand est-ce que cette guerre pourra finir ? Quand est-ce que ces gens qui ont été déplacés de force pourront rentrer dans leurs villages ?, dans leurs champs ?, cultiver et avoir à manger à satiété ?…Autant des questions qui me préoccupent.  Ils trouveront leurs maisons détruites, peut être incendiées des portes défoncées… ils trouveront qu’on les a pillés, mais au moins ils retourneront chez eux, c’est ça notre espérance.  Même nous qui vivons ici à Goma, nous ne sommes pas dans la tranquillité.   Nous sommes toujours sous la menace, l’angoisse de se demander qu’est-ce qui peut arriver, si la guerre arrive en ville de Goma… Noël pour nous peut se résumer en cette espérance-là de voir la fin de la guerre des forces loyalistes et la rébellion du M23, voir le retour de nos frères et sœurs déplacés chez eux, pour trouver leurs maisons. Que les familles puissent se réunir puisqu’il y a celles qui sont séparées à cause de la guerre, qu’ils retrouvent la joie de vivre dans leur milieu parmi les leurs où ils ont toujours vécu.

Mais vous savez, si tout cela est arrivé, c’est peut- être certainement qu’il y a les ténèbres qui approuvent son point dans notre péché, dans notre cœur. S’il y a la guerre aujourd’hui, c’est puisqu’il y a des hommes et des femmes qui ont un cœur dur, qui sont égoïstes, qui cherchent à tout prix le pouvoir, à s’enrichir sur le dos des pauvres, à les exploiter…ils utilisent la violence pour avoir le pouvoir, ils bafouent la justice sociale ; ils se sont donnés à la corruption en pensant qu’avec l’argent on peut tout acheter.

Nous devons commencer par demander pardon au Seigneur pour nos péchés car tout ce que nous vivons part de notre cœur. C’est du cœur de l’homme que sortent les mauvaises choses, Jésus l’a dit dans les évangiles. Pendant ce temps de Noël,  nous devons d’abord demander à Dieu la Grâce de la conversion puisque nous sommes marqués par le péché qui nous rend comme complices de cette guerre que nous connaissons. Commençons par demander la conversion du cœur afin que nous puissions vivre les valeurs de l’évangile, de la fraternité, de la vérité, de la communion fraternelle, les valeurs de l’unité de tous les congolais mais aussi de toute l’Église.

Cette communion fraternelle à laquelle nous invite toujours le Pape François : que nous soyons sensibles à la justice puisqu’à la source de cette guerre, il y a sûrement des questions justice qui doivent nous marquer autour de partage de terre, des carrées miniers qui sont des richesses mais qui sont exploités par une petite portion de la population au détriment de la grande majorité de la population. Nous avons à demander au Seigneur la conversion. Que nous puissions désormais apprendre à vivre les valeurs évangéliques, chrétiennes, pendant ce temps de Noël, apprendre à laisser les antivaleurs de la violence, du mensonge, de l’exploitation des pauvres, de la haine, de l’hypocrisie ; je crois qu’il est temps pour nous d’apprendre à les laisser de côté si vraiment nous voulons que la paix revienne dans notre milieu, notre région.

Ensuite dans ce message, je voudrais m’adresser à mes frères et sœurs dans la foi chrétienne et à toutes les personnes de bonne volonté. Je pense à un proverbe Haussa du Niger qui dit : « Si tu perds le chemin, reviens au point de départ », je pense pour nous chrétiens aujourd’hui ; nous marchons dans l’obscurité, nous avons quelque peu perdu le repère, on ne voit pas très bien l’avenir. Alors, il est important de revenir au point de départ dans notre foi chrétienne, à l’histoire de notre Eglise, à la première communauté chrétienne. J’ai pensé en ce jour-ci à la vie de cette première communauté qui peut nous inspirer aujourd’hui.

Il y avait trois piliers autour desquels était construite cette première Eglise. L’auteur Saint Luc du livre des Actes nous dit au chapitre 2, 42 ; que la communauté chrétienne était assidue à entendre l’enseignement des apôtres. Elle se tournait vers la communion fraternelle et se montrait fidèle. Ils étaient aussi assidus à la fraction du pain (la célébration de l’eucharistie) ; et quand je vois la vie de notre communauté, chrétienne, je pense à cela et je me dis qu’on vit la fraction du pain à travers l’eucharistie.

Par l’enseignement des apôtres, nos prêtres et évêques prêchent l’évangile mais, je crois que nous ne mettons pas toujours en pratique ce que nous enseigne l’Eglise.

Pendant ce temps où nous allons accueillir Jésus, il est important que nous apprenions à vivre la parole que nous enseigne l’Eglise et surtout, dans le troisième pilier de la fidélité à la communion fraternelle. On est en besoin dans la situation où nous sommes, la population vit dans l’angoisse, dans la souffrance d’être déplacé ; on a besoin de la communion fraternelle, de l’amour entre nous comme nos premières communautés chrétiennes.

Mes frères et mes sœurs, je sais que nous vivons cette communion fraternelle dans le partage. Mais je crains deux choses :

  1. Notre partage se réduit souvent à une communion avec les membres de nos familles, nos amis, nos clans, tribus… et nous oublions les pauvres, les orphelins, les veuves, les déplacés de guerre.
  2. Cette communion se limite seulement au partage des biens matériels. Une fois qu’on a donné une couverture et à manger, on se limite là. Or, notre communion doit être vécue par le partage de nos valeurs profondes de l’évangile, de la foi, de l’espérance, de l’amour.

Aux parents,  je demande de parler de l’évangile à leurs enfants, de la naissance de Jésus… leur donner toute une catéchèse de Jésus, leur partager la foi, l’espérance, l’amour, la parole de Dieu ; pas seulement distribuer les biens matériels (cadeaux) qui nous habite.

Que notre partage nous ouvre aussi à tout le monde ; pas seulement ceux qui sont proches de nous par la tribu, la langue, les affinités, la famille…mais toute personne qui est dans le besoin peu importe ses origines, que nous puissions partager avec lui. En ce temps de Noël, ouvrons largement nos cœurs à tous ceux qui souffrent, qui attendent de nous un signe d’espérance et que chacun fasse l’effort pendant cette période festive d’être celui qui donne l’espérance à l’autre. Que nous puissions partager avec tous nos frères et sœurs toutes nos valeurs spirituelles. Que nous donnions une parole qui redonne la vie mais pas celle qui la fait perdre son sens.

Pendant ce temps de Noël, apprenons mes frères et sœurs à être sur l’espérance par nos actes, auprès de nos frères et sœurs qui souffrent : les plus pauvres, les déshérités, les méprisés surtout… voilà le message que je voudrais donner.

C’est ainsi que je voudrais souhaiter à toutes nos communautés chrétiennes, partout où elles se trouvent une joyeuse fête de Noël et une bonne année 2023 qui soit une année de paix, prospérité, de communion et d’amour entre nous ».

Propos recueillis par Lydie Waridi Kone

Communication

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Les écoles catholiques de Goma assistent des élèves déplacés à Nyiragongo https://diocesedegoma.org/2023/04/17/les-ecoles-catholiques-de-goma-assistent-des-eleves-deplaces-a-nyiragongo/ https://diocesedegoma.org/2023/04/17/les-ecoles-catholiques-de-goma-assistent-des-eleves-deplaces-a-nyiragongo/#respond Mon, 17 Apr 2023 08:28:46 +0000 https://diocesedegoma.org/?p=623 Plus de 2000 élèves déplacés à Nyiragongo ont été assistés, le samedi 26 novembre 2022, par des élèves des institutions catholiques de la ville de Goma. Cette assistance des vivres et non vivres vient soulager la souffrance qu’éprouvent ces nécessiteux qui, depuis plus trois mois, vivent dans les sites de déplacés en territoire de Nyiragongo fuyant la guerre entre l’armée loyaliste (FARDC) et les rebelles du M23.

Accompagné par des milliers d’élèves des différentes écoles de Goma, Mgr Henri Chiza a jeté les dés en partageant l’assistance – un sachet d’haricot-  avec une élève vivant au  camp des déplacés à Turunga, un autre site à part celui de Kanyaruchinya où les déplacés ont élu domicile. Devant une foule de petits enfants, l’émotion était grande. On pouvait voir certains sans babouches, habits déchirés ou culotes… ravis de recevoir l’assistance.

A l’arrivée des bus qui transportaient les élèves venus des Goma, c’est des chants et acclamations que les autres élèves déplacés ont réservés à leurs semblables vêtus en bleu-blanc couleur d’uniforme de la République démocratique du Congo.

Ainsi, chaque élèves a choisi un élève déplacé au hasard et ensemble main dans la main ont marché jusqu’à l’endroit où étaient entassés les vivres et non vivres.

«  C’est vraiment triste de voir que pendant que nous allons à l’école d’autres enfants sont privés de cela à cause de la guerre dans leur milieu. Nous sommes venus car on espère les rendre heureux au moins aujourd’hui. Et même si c’est une petite assistance, on espère vraiment que cela va diminuer tant soit peu le stress qu’ils subissent chaque jour. Aussi, nous remettons toute cette situation entre les mains du Seigneur lui qui est le vrai protecteur», a déclaré Zawadi, élève de 2 ème secondaire à l’institut Mwanga. Pour Chico, un autre élève, c’est la faute au Gouvernement : «  Moi, je condamne notre Gouvernement, je  ne sais pas quel est ce parent qui peut accepter de voir son enfant souffrir de la sorte ?,  le parent ici c’est le gouvernement et il ne fait rien. C’est inadmissible ».

Riz, haricot, bananes plantains, farine de manioc, souliers, habits, c’est entre autres ce que les élèves ont apprêté pour leurs semblables. Un geste que Mgr Henri qualifie de compassion envers ceux qui en ont le plus besoin  avant de donner l’alerte sur un potentiel danger qui guetterait ces élèves s’ils ne retournent pas vite dans leur milieu d’origine et surtout à l’école: « Nous sommes les écoles conventionnées catholiques et nous formons un homme complet, un homme total. C’est dans ce souci de formation globale qui nous inspire à répondre aux besoins du moment et à former par la suite nos élèves à cette sensibilité totale au besoin de leur milieu. Mais il faut savoir également que l’église à travers son Evêque nous demande à être ouvert et à soutenir nos frères et sœurs qui souffrent. Nos élèves doivent comprendre qu’à leur âges ont peut avoir des  surprises de la vie où des enfants souffrent », a expliqué Mgr Henri. Avant de chuter : « Plus cette situation perdure dans les jours à venir c’est un danger potentiel car ceux qui n’étudient pas aujourd’hui et traversent toutes ces situations atroces seront un motif d’insécurité ».

Lydie Waridi Kone

Cellule de Communication

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Une nouvelle paroisse érigée dans le Diocèse de Goma https://diocesedegoma.org/2022/09/30/une-nouvelle-paroisse-erigee-dans-le-diocese-de-goma/ https://diocesedegoma.org/2022/09/30/une-nouvelle-paroisse-erigee-dans-le-diocese-de-goma/#respond Fri, 30 Sep 2022 11:30:00 +0000 https://diocesedegoma.org/?p=516 Dans l’objectif de rapprocher les fidèles chrétiens de leurs pasteurs, l’Evêque de Goma, S. E. Mgr Willy Ngumbi, a érigé canoniquement une nouvelle paroisse dans le territoire de Nyiragongo et l’a confiée sous le patronage  du Bienheureux Isidore Bakanja à travers une célébration eucharistique concélébrée par une cinquantaine des prêtres en date du 25 septembre 2022 à l’esplanade de l’Institut Supérieur des techniques médicales (ISTM GOMA).

Du latin ‘’parochia’’, le mot paroisse contient donc une notion de voisinage, de proximité : autrement dit, pour qu’il y ait communauté chrétienne, un minimum de relations sociales entre les personnes est nécessaire. C’est pourquoi, il a plu à l’ordinaire du lieu, par sa sollicitude pastorale et le besoin longtemps senti, d’ériger la paroisse Bienheureux Isidore Bakanja pour rapprocher les chrétiens jadis vivant dans le sud-ouest (Muja, Mukondo,…) de la  paroisse de Ndosho à une distance considérable.

C’est ainsi que, à la vue des milliers des chrétiens de cette contrée et venus d’autres paroisses de Goma, devant les différentes autorités politico-administratives et coutumières de la province du Nord-Kivu, l’évêque de Goma a procédé à la lecture du décret tiré du droit Canon, légitimant l’érection de la nouvelle paroisse Bienheureux Isidore Bakanja.

Dans ses allocutions, le célébrant du jour a fait part à l’assemblée le pourquoi de sa volonté de confier cette nouvelle paroisse à l’intercession du Bienheureux Isidore Bakanja : « J’ai trouvé mieux que Bakanja sois l’intercesseur des chrétiens de cette paroisse car il a été proclamé par le Pape Jean-Paul II comme patron des laïcs congolais, il est aussi le vrai Zaïrois, le vrai congolais. Il est mort pour la foi catholique, il est laïc comme vous, il est votre frère et va intercéder pour vous auprès du Père » a-t-il énoncé.

Et en poursuivant, « Oui ! c’est une nouvelle paroisse, c’est un bébé qui vient de naitre, et n’a rien », par ces mots l’ordinaire du lieu a appelé tous les fidèles de Goma et toutes les personnes de bonne volonté de venir en aide à ce nouveau-né sous diverses formes et selon la capacité de tout et un chacun pour qu’il grandisse.

A y voir de près, cette nouvelle paroisse nécessite la générosité des fidèles pour son fonctionnement comme  le presbytère, les bureaux des prêtres et agents pastoraux, le moyen de transport, des salles de réunion, de catéchèse, des objets liturgiques, etc.

Présents à cette célébration, quelques fidèles ont prêché par l’exemple en apportant à l’instant même différentes donations à ce bébé qui vient de naitre. Des sacs de ciment, de tonnes de fer à béton, la monnaie,… un exemple vivant de soutien au développement de l’œuvre de Dieu.

Heureuse d’appartenir à une paroisse très proche de sa résidence, Riziki Nzabora, une fidèle de cette paroisse et habitante du village Mukondo exprime son immense joie à travers une interview accordée à Construire Ensemble : « J’ai été très heureuse d’apprendre que Mgr l’Evêque, notre Pasteur va ériger une nouvelle paroisse à Goma et particulièrement dans ma contrée. Je suis soulagée, vu que je parcourais une dizaine de kilomètres pour arriver à la paroisse Saint François Xavier de Ndosho, et je me fatiguais terriblement. Je me contentais  des activités des communautés Ecclésiales vivantes car  je ne pouvais plus aller à la messe, ni à la confession et je ne pouvais plus accéder à communion comme c’était trop loin de la paroisse. Gloire à Dieu qui vient d’exaucer nos prières et grâce à lui, aujourd’hui je redeviens un chrétien fervent ».

Signalons que la charge pastorale et la gestion de cette paroisse sont confiées aux prêtres de la congrégation des pères Carraciolini.

A la fin de la célébration, une visite guidée a été rendue effective au quartier Saint Joseph, qui désormais est devenu et servira comme Eglise paroissiale Bienheureux Isidore Bakanja.

AB

Cellule de Communication

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