Guerre – DIOCESE DE GOMA https://diocesedegoma.org SITE WEB DU DIOCESE DE GOMA Wed, 10 Jul 2024 10:51:33 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.8.3 https://diocesedegoma.org/wp-content/uploads/2024/09/cropped-LOGO-DIOCESE-DE-GOMA-03-32x32.jpg Guerre – DIOCESE DE GOMA https://diocesedegoma.org 32 32 30 ans de guerre : Les femmes s’engagent à trouver la Paix au diocèse de Goma https://diocesedegoma.org/2024/04/24/30-ans-de-guerre-les-femmes-sengagent-a-trouver-la-paix-au-diocese-de-goma/ https://diocesedegoma.org/2024/04/24/30-ans-de-guerre-les-femmes-sengagent-a-trouver-la-paix-au-diocese-de-goma/#respond Wed, 24 Apr 2024 08:59:11 +0000 https://diocesedegoma.org/?p=869

De quelle manière je contribue à ramener  et à donner la Paix autour de moi ?

C’est la question qu’a lancé Mgr Willy Ngumbi, Evêque de Goma aux femmes lors de cette première Edition de JDF, qui a réuni plus de 5 mille femmes, pour trouver la paix face aux maux :  Haine, tribalisme, discrimination, jalousie, l’envie, qui rongent les filles et fils de Goma et qui freinent « la vraie Paix » :

Pour trouver une réponse, Mgr Willy parle d’une lutte que chacun de nous est appelé à faire : « La lutte commence par la recherche d’une paix intérieure, la paix avec soi-même. Etre en paix avec soi signifie accepter et guérir de ses blessures du passé, comprendre de quelles manières elles nous ont conduit à endosser le rôle que nous avons encore aujourd’hui et essayer de retrouver qui vous êtes vraiment, votre moi profond, non pas celui qui est blessé ».

En ce 17 mars 2024 à la paroisse Notre Dame du Mont Carmel, l’évêque de Goma a appelé les femmes à prêcher par l’exemple en se référant à six femmes de la bible. D’abord d’Eve ; qui malgré sa naïveté, son rôle principal était celui de l’éducation des enfants. En tant que détentrice de l’éducation, la femme du diocèse de Goma doit prendre ce rôle (d’éducatrice) au sérieux et garantir ainsi un avenir meilleur à sa progéniture. Sarah (femme d’Abraham), elle était souriante, optimiste en Dieu ; elle a su donner de la joie dans sa famille. La femme du diocèse de Goma doit savoir aimer les enfants de la même manière et sans aucune distinction, préférence ou penchant. Ensuite Ruth, l’étrangère qui a fait preuve d’amour envers tous dans sa nouvelle famille et Anne, caractérisée par une vie de prière intense qui doit définir les femmes du diocèse de Goma. Et enfin, MarieMadeleine, qui est l’exemple par excellence de la conversion du cœur malgré son état de pécheur et Marie, la mère de Jésus pour sa qualité d’obéissance à Dieu. Si la femme du Nord-Kivu obéit à la parole de Dieu, il n’y aura pas de tribalisme, des guerres moins encore les tueries… a chuté Mgr Willy pour clôturer sa conférence.

Un jeu des questions- réponses a ensuite suivi et où les femmes, une par une, a pris le micro pour poser sa question avant de promettre qu’elles vivront désormais selon l’exemple de ces six femmes qui ont contribué au salut et au développement de leurs peuples. Ces femmes ont également exprimé leur inquiétude face à l’alcoolisme exagérée de la jeunesse locale, et se sont engagées à user de leur pouvoir parental et social pour décourager cette pratique qui distrait plusieurs jeunes.

Ce qui aura sans doute marqué également l’esprit en ce 17 mars c’est aussi l’intervention inter religieux des femmes Kimbanguistes, musulmanes et protestantes qui après avoir suivi la catéchèse de l’évêque de Goma ont exprimé leur désir ardent de voir la paix revenir dans la région du Kivu.

«Dieu est la Paix par excellence. Et si nous disons que nous prions ce Dieu alors que l’on soit Catholiques, Musulmans, Kimbanguistes, Protestants, ou membre de l’Eglise de Réveil,  alors nous devons tous œuvrer pour la paix et la cohabitation pacifique entre les peuples », a lancé au micro la maman Kimbanguiste devant une foule qui a répondue par des applaudissements.

Autre fait marquant, c’est la présentation d’un tableau conçu par une des femmes du mouvement Marial  peint à l’ancre bleu représentant l’image d’une femme assise et tachée de sang au milieu de la carte géographique de la RDC. Dans ses mains, on peut voir qu’elle tient une aiguille et essaie tant bien que mal à « recoller » « confectionner » les morceaux déchirés du pays par plus d’une décennie des guerres.

« Les principales victimes de toutes ces atrocités sont les femmes. Nous ne pouvons pas voir notre pays continuer à être déchiré par la violence et les crimes de tout genre sans rien faire. Il est temps que ‘’les femmes’’, réunissent (en confectionnant) toutes les parties du pays que certaines personnes malintentionnées ont déchiré à cause de leur désir égoïste. Nous disons Non, aux groupes rebelles qui pillent et nous violent. Non à ceux qui enrôlent de force nos enfants dans les milices. Non, à ceux qui alimentent le clivage ethnique et nous tuent à cause notre morphologie… Les femmes sont désormais debout et ne vont pas accepter que ce pays soit divisé, 30 ans de barbarie, c’est assez !» a déclaré une des représentantes de femmes en remettant ledit tableau à Mgr Willy Ngumbi.

Le rendez-vous du 17 mars 2024  était donc solennel et les fidèles-femmes sur leur « 31 », ont répondu présent à l’appel de leur Evêque, en  qui,  ont elle dit  « placer leur confiance pour user de son influence et transmettre leurs doléances aux autorités du pays ».

L’initiative de réunir les femmes et filles des différentes confessions religieuses autour des questions fondamentales de la société, a été louée par plus d’un observateur au regard de leur effectif au sein de la communauté et de l’influence que leurs actions peuvent avoir dans ce processus de recherche de la paix.

Au mois de mars de l’an prochain, sauf en cas d’imprévu, la deuxième édition de cette journée pourrait être organisée au diocèse de Goma.

Lydie Waridi Kone

Communication

 

 

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La guerre du M23 : des paroisses assiégées https://diocesedegoma.org/2023/05/09/la-guerre-du-m23-des-paroisses-assiegees/ https://diocesedegoma.org/2023/05/09/la-guerre-du-m23-des-paroisses-assiegees/#respond Tue, 09 May 2023 16:04:20 +0000 https://diocesedegoma.org/?p=638 Les paroisses : Notre Dame de Lourdes Jomba, Saint Paul Karambi, Notre Dame du Rosaire Rugari, Saint aloys Rutshuru, Sainte Faustine Kiwanja, Notre Dame de l’Assomption Birambizo, Notre Dame de l’Espérance, Kanyaruchinya, Sainte Thérèse de l’enfant Jésus, Saint François Caracciolo à Binja,… vivent un moment tragique de leur histoire et dans leur pastorale actuellement où des fidèles sont forcés de se déplacer fuyant les atrocités causées par la guerre à l’Est de la RD Congo entre les rebelles du M23 et les FARDC (forces armées de la RDCongo et le Mouvement du 23 mars).

Depuis le mois d’avril 2022, le mouvement rebelle du M23 a relancé le cycle de guerre à l’Est de la République démocratique du Congo. La dernière s’est terminée il y a à peine quatre ans. Des morts et des déplacés s’enregistrent dans les zones de guerre.

En effet, la zone instable concernée par la guerre à l’Est du Congo est l’ancienne région du Kivu intégrée dans la région des Grands- Lacs, une terre aux enjeux économiques très importants. Elle dispose de grandes ressources minières notamment l’or, la cassitérite, le pétrole, etc. Cette région est aussi riche en gaz méthane présent naturellement dans le lac Kivu. Les richesses agricoles de cette terre fertile sont également très convoitées.

Les paroisses de Jomba, Rutshuru, Kiwanja, Karambi, Rugari, Kanyaruchinya, Birambizo, Binja,… subissent les conséquences désastreuses, pillages systématiques, profanations,… Ces structures du diocèse de Goma abandonnées à leur triste sort, ne font que revêtir une image ensanglantée, désemparée, cruelle et inquiète. Les prêtres, les religieux et religieuses au service de l’Eglise dans ces circonscriptions pastorales mènent une vie à cheval entre la vie et la mort. La mission prophétique qu’exerce ces consacrés est étouffé par les ‘’hors la loi’’.

Inquiétude sur la ville de Goma

Actuellement, le M23 envahit des régions environnantes de la ville touristique de Goma ; une présence proche de la capitale du Nord-Kivu qui inquiète ; ainsi que dans la chefferie de Bwito les rebelles s’y installent.

De nombreuses « forces négatives », comme les appelle Kinshasa, sévissent à l’Est de la RDC en plus du M23. Elles participent directement ou indirectement aux combats économiques et politiques en jeu en RDC. Difficile d’en faire une liste exhaustive. Il y a des groupes  qui ont des revendications et il existe autour une nébuleuse de bandits qui profitent et participent à l’instabilité en pillant et tuant.

A qui profite cette guerre ?

L’Est de la RDC est un territoire enclavé avec accessibilité difficile. Les routes sont quasi inexistantes, coupées par des zones de forêts denses.

Les acteurs politiques aussi trouvent leur intérêt. Détachés du pouvoir central, les chefs de guerre imposent les taxes, touchent des pourcentages sur les ressources de leur territoire. En cas d’arrêt de la guerre, ce genre de comportement ne serait plus possible.

Les ONG sont implantées depuis de très nombreuses années à Goma et plus largement à l’Est du pays. Leur présence est parfois remise en question par les populations locales. Selon elles, il n’est pas dans l’intérêt de la Monusco et les autres organisations que la guerre cesse. Un retour au calme signifierait la fin des missions.

Goma est devenue un nid d’organisations humanitaires et est peut-être le deuxième employeur de la ville après l’Etat. Néanmoins, leur action concrètement constatable sur le terrain semble limitée. Les déplacés de guerre du camp de Kanyaruchinya à la périphérie de Goma ne bénéficient que d’une distribution de biscuits et des vivres grâce à l’appui de la Caritas du diocèse de Goma et autres personnes animées par l’humanisme. D’autres structures humanitaires de la place emboitent le pas, mais le besoin est encore énorme pour soulager ces déplacés de guerre.

La population, première victime

Cette guerre a principalement des conséquences sur les civils. Les plus visibles sont évidemment les morts dont on ne possède aujourd’hui aucun bilan.

Les déplacements de populations ne sont pas sans conséquences. Les déplacés vivent dans des conditions très difficiles. Abbé Martin Iyamuremye, Curé de la paroisse Kanyaruchinya donne les détails : « A Kanyaruchinya, ils (les déplacés) n’ont pas accès à l’eau potable et les conditions sanitaires sont particulièrement inconfortables. On, enregistre au quotidien des morts suite aux conditions précaires qu’ils traversent. La concession de la paroisse héberge plus de 11240 ménages vulnérables. Pour vivre, ils ont déboisé 5,3 hectares en cherchant les bois de chauffage. Actuellement il n’y a ni plante, ni jardin, ni arbre, ni produits agricoles ; et pourtant nous vivions grâce à cela. Je lance un cri d’alarme à toute personne de bonne volonté qui nous viendrait en aide », a-t-il déclaré.

La guerre affecte aussi l’économie locale. Le prix des denrées alimentaires augmente fortement notamment du fait que Rusthuru, Masisi,  des régions agricoles, ne fournissent plus de céréales à cause des combats. Les prix augmentent du fait de la sur taxation de différents produits par les rebelles et les autorités de l’Etat de siège. Les habitants de l’Est sont aussi touchés par un chômage massif. Ces différents éléments exacerbent la pauvreté globale des populations.

Les forces de sécurité congolaises et le groupe armé M23 devraient minimiser l’impact sur la population civile de la reprise de leurs affrontements dans l’Est de la République Démocratique du Congo, a déclaré Human Rights Watch. Par le passé, les combats entre forces gouvernementales et rebelles ont entrainé des abus généralisés contre la population civile et des crises humanitaires prolongées.

Il sied de rappeler que les affrontements dans l’Est de la RD Congo sont régis par le droit international humanitaire, notamment par l’Article 3 des Conventions de Genève de 1949, qui interdit les exécutions sommaires, le viol, les actes de torture, le recrutement forcé et d’autres abus.

Augustin Kandi-Da

Communication

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Ils sont dans la misère, ils n’ont pas à manger ni de quoi se vêtir ! https://diocesedegoma.org/2023/05/09/ils-sont-dans-la-misere-ils-nont-pas-a-manger-ni-de-quoi-se-vetir/ https://diocesedegoma.org/2023/05/09/ils-sont-dans-la-misere-ils-nont-pas-a-manger-ni-de-quoi-se-vetir/#respond Tue, 09 May 2023 15:57:45 +0000 https://diocesedegoma.org/?p=635 «  Le 25 décembre est la célébration du mystère de notre salut. Ce salut est venu dans le monde par Jésus-Christ ; Il est entré dans le monde par sa naissance à Bethléem. Ce jour est une grande solennité au début de l’année liturgique. Noël est aussi la célébration de la Paix puisque Jésus est né parmi nous comme Prince de la paix. Cette solennité d’Espérance est l’essence du Christ dans notre vie qui ouvre pour nous le salut. En pensant à ce message, je voudrais donner au peuple de Dieu, à toutes les personnes de bonne volonté cette parole du prophète Esaïe au neuvième chapitre premier verset que nous allons entendre surement dans les célébrations eucharistiques de Noël dans la messe de la nuit. Isaïe dit : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière », c’est tous les symboles de Noël.

Cela nous rejoint, nous population de Goma, communauté chrétienne de Goma, dans le concret de notre vie. Quand Isaïe l’a dit, il s’adressait à une population qui était en exil à Babylone en déplacement de guerre. Cette population vivait en scrutant le moindre signe d’espérance qui pouvait lui être donné, son retour dans la terre promise. Retour à Jérusalem où était érigé le temple de Dieu, le mont Sion…c’était le retour vers la cité pour reprendre la vie spirituelle et offrir des sacrifices, des cultes autour du temple de Jérusalem.

Je pense que nous sommes dans la même situation  aujourd’hui. Quand nous voyons autour de nous dans la périphérie de la ville de Goma, plus de 15 milles personnes sont déplacées de guerre. Ils sont dans des camps de fortune en cette saison pluvieuse ; ils sont dans la misère, la pauvreté, ils n’ont pas à manger ni de quoi se vêtir. Je pense vraiment à eux pendant cette période de Noël.

Quand est-ce que cette guerre pourra finir ? Quand est-ce que ces gens qui ont été déplacés de force pourront rentrer dans leurs villages ?, dans leurs champs ?, cultiver et avoir à manger à satiété ?…Autant des questions qui me préoccupent.  Ils trouveront leurs maisons détruites, peut être incendiées des portes défoncées… ils trouveront qu’on les a pillés, mais au moins ils retourneront chez eux, c’est ça notre espérance.  Même nous qui vivons ici à Goma, nous ne sommes pas dans la tranquillité.   Nous sommes toujours sous la menace, l’angoisse de se demander qu’est-ce qui peut arriver, si la guerre arrive en ville de Goma… Noël pour nous peut se résumer en cette espérance-là de voir la fin de la guerre des forces loyalistes et la rébellion du M23, voir le retour de nos frères et sœurs déplacés chez eux, pour trouver leurs maisons. Que les familles puissent se réunir puisqu’il y a celles qui sont séparées à cause de la guerre, qu’ils retrouvent la joie de vivre dans leur milieu parmi les leurs où ils ont toujours vécu.

Mais vous savez, si tout cela est arrivé, c’est peut- être certainement qu’il y a les ténèbres qui approuvent son point dans notre péché, dans notre cœur. S’il y a la guerre aujourd’hui, c’est puisqu’il y a des hommes et des femmes qui ont un cœur dur, qui sont égoïstes, qui cherchent à tout prix le pouvoir, à s’enrichir sur le dos des pauvres, à les exploiter…ils utilisent la violence pour avoir le pouvoir, ils bafouent la justice sociale ; ils se sont donnés à la corruption en pensant qu’avec l’argent on peut tout acheter.

Nous devons commencer par demander pardon au Seigneur pour nos péchés car tout ce que nous vivons part de notre cœur. C’est du cœur de l’homme que sortent les mauvaises choses, Jésus l’a dit dans les évangiles. Pendant ce temps de Noël,  nous devons d’abord demander à Dieu la Grâce de la conversion puisque nous sommes marqués par le péché qui nous rend comme complices de cette guerre que nous connaissons. Commençons par demander la conversion du cœur afin que nous puissions vivre les valeurs de l’évangile, de la fraternité, de la vérité, de la communion fraternelle, les valeurs de l’unité de tous les congolais mais aussi de toute l’Église.

Cette communion fraternelle à laquelle nous invite toujours le Pape François : que nous soyons sensibles à la justice puisqu’à la source de cette guerre, il y a sûrement des questions justice qui doivent nous marquer autour de partage de terre, des carrées miniers qui sont des richesses mais qui sont exploités par une petite portion de la population au détriment de la grande majorité de la population. Nous avons à demander au Seigneur la conversion. Que nous puissions désormais apprendre à vivre les valeurs évangéliques, chrétiennes, pendant ce temps de Noël, apprendre à laisser les antivaleurs de la violence, du mensonge, de l’exploitation des pauvres, de la haine, de l’hypocrisie ; je crois qu’il est temps pour nous d’apprendre à les laisser de côté si vraiment nous voulons que la paix revienne dans notre milieu, notre région.

Ensuite dans ce message, je voudrais m’adresser à mes frères et sœurs dans la foi chrétienne et à toutes les personnes de bonne volonté. Je pense à un proverbe Haussa du Niger qui dit : « Si tu perds le chemin, reviens au point de départ », je pense pour nous chrétiens aujourd’hui ; nous marchons dans l’obscurité, nous avons quelque peu perdu le repère, on ne voit pas très bien l’avenir. Alors, il est important de revenir au point de départ dans notre foi chrétienne, à l’histoire de notre Eglise, à la première communauté chrétienne. J’ai pensé en ce jour-ci à la vie de cette première communauté qui peut nous inspirer aujourd’hui.

Il y avait trois piliers autour desquels était construite cette première Eglise. L’auteur Saint Luc du livre des Actes nous dit au chapitre 2, 42 ; que la communauté chrétienne était assidue à entendre l’enseignement des apôtres. Elle se tournait vers la communion fraternelle et se montrait fidèle. Ils étaient aussi assidus à la fraction du pain (la célébration de l’eucharistie) ; et quand je vois la vie de notre communauté, chrétienne, je pense à cela et je me dis qu’on vit la fraction du pain à travers l’eucharistie.

Par l’enseignement des apôtres, nos prêtres et évêques prêchent l’évangile mais, je crois que nous ne mettons pas toujours en pratique ce que nous enseigne l’Eglise.

Pendant ce temps où nous allons accueillir Jésus, il est important que nous apprenions à vivre la parole que nous enseigne l’Eglise et surtout, dans le troisième pilier de la fidélité à la communion fraternelle. On est en besoin dans la situation où nous sommes, la population vit dans l’angoisse, dans la souffrance d’être déplacé ; on a besoin de la communion fraternelle, de l’amour entre nous comme nos premières communautés chrétiennes.

Mes frères et mes sœurs, je sais que nous vivons cette communion fraternelle dans le partage. Mais je crains deux choses :

  1. Notre partage se réduit souvent à une communion avec les membres de nos familles, nos amis, nos clans, tribus… et nous oublions les pauvres, les orphelins, les veuves, les déplacés de guerre.
  2. Cette communion se limite seulement au partage des biens matériels. Une fois qu’on a donné une couverture et à manger, on se limite là. Or, notre communion doit être vécue par le partage de nos valeurs profondes de l’évangile, de la foi, de l’espérance, de l’amour.

Aux parents,  je demande de parler de l’évangile à leurs enfants, de la naissance de Jésus… leur donner toute une catéchèse de Jésus, leur partager la foi, l’espérance, l’amour, la parole de Dieu ; pas seulement distribuer les biens matériels (cadeaux) qui nous habite.

Que notre partage nous ouvre aussi à tout le monde ; pas seulement ceux qui sont proches de nous par la tribu, la langue, les affinités, la famille…mais toute personne qui est dans le besoin peu importe ses origines, que nous puissions partager avec lui. En ce temps de Noël, ouvrons largement nos cœurs à tous ceux qui souffrent, qui attendent de nous un signe d’espérance et que chacun fasse l’effort pendant cette période festive d’être celui qui donne l’espérance à l’autre. Que nous puissions partager avec tous nos frères et sœurs toutes nos valeurs spirituelles. Que nous donnions une parole qui redonne la vie mais pas celle qui la fait perdre son sens.

Pendant ce temps de Noël, apprenons mes frères et sœurs à être sur l’espérance par nos actes, auprès de nos frères et sœurs qui souffrent : les plus pauvres, les déshérités, les méprisés surtout… voilà le message que je voudrais donner.

C’est ainsi que je voudrais souhaiter à toutes nos communautés chrétiennes, partout où elles se trouvent une joyeuse fête de Noël et une bonne année 2023 qui soit une année de paix, prospérité, de communion et d’amour entre nous ».

Propos recueillis par Lydie Waridi Kone

Communication

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